Le Conseil supérieur de la magistrature met en garde après la condamnation de Marine Le Pen

La rédaction
10:131/04/2025, mardi
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Logo du Conseil supérieur de la magistrature à Paris, le 19 avril 2021.
Crédit Photo : ALAIN JOCARD / AFP
Logo du Conseil supérieur de la magistrature à Paris, le 19 avril 2021.

Le Conseil supérieur de la magistrature en France dénonce les attaques contre l'indépendance judiciaire après la condamnation de Marine Le Pen, appelant à la retenue face aux critiques.

Le Conseil supérieur de la magistrature en France a mis en garde contre les commentaires
"de nature à remettre en cause gravement l'indépendance de l'autorité judiciaire, fondement de l'État de droit"
. Cette déclaration, publiée lundi et relayée par la presse française, intervient après la condamnation de Marine Le Pen.

L'institution appelle à
"la mesure dans les commentaires formulés à l'égard de la décision rendue"
et souligne que
"les menaces visant personnellement les magistrats en charge du dossier, tout comme les prises de parole de responsables politiques sur le bien-fondé des poursuites ou de la condamnation, en particulier au cours du délibéré, ne peuvent être acceptées dans une société démocratique".

Vives réactions après la condamnation de Marine Le Pen


Ce communiqué survient alors que la classe politique et des personnalités publiques réagissent massivement à la condamnation de l'ancienne présidente du Rassemblement national (RN). Marine Le Pen a écopé d'une peine de quatre ans de prison, dont deux avec sursis, ainsi que de cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire.


Jordan Bardella, actuel président du RN, a dénoncé une décision qui
"exécute la démocratie française"
, tandis que le député Éric Ciotti parle d'
"une cabale juridique indigne"
.

À l'international, le milliardaire Elon Musk estime qu'il s'agit d'un
"abus du système judiciaire"
et prédit
"un retour de bâton"
. De son côté, le vice-président du gouvernement italien, Matteo Salvini, affirme que cette condamnation vise à
"écarter Marine Le Pen de la vie politique".

L'affaire des emplois fictifs au cœur du procès


Pour rappel, 25 personnes, dont neuf eurodéputés et douze assistants parlementaires, ont été reconnues coupables de
"détournement de fonds publics"
et
"recel de détournement de fonds publics"
dans le cadre de l'affaire des emplois fictifs du Parlement européen.

Le procès, qui s'était ouvert fin septembre 2024, portait sur un système de détournement de fonds publics entre 2004 et 2016. Des assistants parlementaires étaient employés alors que leurs tâches bénéficiaient en réalité au RN (anciennement Front national). L'enquête avait été déclenchée en 2015 après un signalement du Parlement européen, qui s'est constitué partie civile.


Marine Le Pen fait appel


Par la voix de son avocat, Rodolphe Bosselut, Marine Le Pen a annoncé qu'elle faisait appel de sa condamnation. Si cet appel suspend automatiquement la peine de prison, la suspension ne concerne pas l'inéligibilité, qui est assortie d'une mesure d'exécution provisoire décidée par le tribunal judiciaire de Paris ce lundi.


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