ÉDITION:

Kenya: les manifestations "risquent de détruire le pays", lance le président Ruto

10:0722/07/2024, lundi
AFP
Le président kenyan William Ruto s'exprime lors d'une interview dans un hôtel de Séoul, le 5 juin 2024, en marge du Sommet Corée-Afrique 2024.
Crédit Photo : Jung Yeon-je / AFP
Le président kenyan William Ruto s'exprime lors d'une interview dans un hôtel de Séoul, le 5 juin 2024, en marge du Sommet Corée-Afrique 2024.

Les manifestations antigouvernementales qui secouent le Kenya depuis plus d'un mois "risquent de détruire le pays", a averti dimanche le président William Ruto, assurant "promettre que cela va s'arrêter".

Le Kenya est touché depuis le 13 juin par des manifestations à l'origine dirigées contre un projet de budget prévoyant de nombreuses augmentations d'impôts, finalement retiré par le président Ruto devant l'ampleur de la mobilisation.


Les rassemblements ont viré au chaos le 25 juin lorsque des manifestants ont pris d'assaut le Parlement. La police avait alors tiré à balles réelles. Selon une organisation officielle de défense des droits humains, au moins 50 personnes ont été tuées depuis le début des rassemblements.


Malgré l'annonce du retrait du projet de budget, des centaines de manifestants continuent de se rassembler à travers le pays pour demander le départ du président. De nouvelles manifestations sont prévues la semaine prochaine.

"Je veux promettre que cela va s'arrêter, ça suffit",
a lancé dimanche le chef de l'État, assurant que les manifestations
"risquent de détruire notre pays".

"Nous protégerons la vie, nous protégerons la propriété, nous arrêterons les pilleurs, nous arrêterons les tueurs, nous arrêterons le chaos, nous arrêterons l'anarchie parce que le Kenya est une démocratie et nous voulons une nation pacifique et stable. Et nos problèmes sont résolus par des moyens démocratiques"
, a égrené le chef de l'État.

William Ruto, confronté à la pire crise depuis son élection en 2022, a également affirmé avoir déjà répondu aux demandes des manifestants, notamment en retirant le projet de budget et en proposant un dialogue national.

Un tribunal a suspendu jeudi l'interdiction des manifestations dans le centre de la capitale Nairobi, décrétée la veille par la police.


Dimanche, le chef de l'opposition Raila Odinga a déclaré que
"justice doit être rendue avant toute discussion",
évoquant au préalable notamment l'indemnisation pour les victimes des
"violences policières".

Le gouvernement a été pris de court par les mobilisations, menées hors de tout cadre politique par des représentants de la "génération Z" (nés après 1997).


Le 11 juillet, pour répondre à la contestation, le chef de l'État avait limogé la quasi-totalité du gouvernement. Mais vendredi il a dévoilé une liste, encore provisoire, de 11 ministres dont quatre ont retrouvé leurs anciens portefeuilles y compris ceux de l'Intérieur et de la Défense.

Le projet de budget a catalysé un mécontentement latent contre le président Ruto.


Élu en août 2022 sur une promesse de défendre les plus modestes, il a ensuite accru la pression fiscale sur la population.


La dette publique du Kenya, locomotive économique d'Afrique de l'Est, s'élève à environ 10.000 milliards de shillings (71 milliards d'euros), soit environ 70% du PIB.


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