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Des manifestants se rassemblent près de l'Assemblée nationale du Nigeria lors d'une manifestation à Abuja le 27 février 2024.
Les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada appellent leurs ressortissants au Nigeria à la vigilance à l'approche des manifestations contre la mauvaise gouvernance et la hausse du coût de la vie prévues à partir de jeudi. Des communiqués et des mises à jour de conseils aux voyageurs sur le site internet de leur ambassade ont été publiés.
Le ministère des affaires étrangères britannique a déconseillé vendredi tout voyage dans au moins sept États fédérés de la région septentrionale du Nigeria, ainsi que dans les
de la région du delta du Niger, riche en pétrole.
De son côté, l'ambassade des États-Unis au Nigeria a demandé aux citoyens américains d'éviter
"les foules" et "les manifestations",
dans un communiqué vendredi.
Le même jour, les autorités canadiennes ont émis un avis similaire en ajoutant que
"même les manifestations pacifiques peuvent devenir violentes à tout moment".
Aucune recommandation spécifique aux manifestations prévues en fin de semaine au Nigeria n'a été donnée dans l'immédiat par les autorités françaises.
Les Nigérians, dont beaucoup de jeunes, ont lancé des appels, sur les réseaux sociaux notamment, à manifester contre la mauvaise gouvernance et la hausse du coût de la vie.
Les forces de sécurité nigérianes ont mis en garde à plusieurs reprises contre toute reproduction des manifestations meurtrières au Kenya qui ont forcé le gouvernement à retirer son projet de nouvelles taxes en juin.
Le Nigeria a de son côté connu peu d'agitation alors que le pays traverse une grave crise économique.
Le coût de la vie a grimpé en flèche lorsque le chef de l'État a mis fin à une subvention coûteuse des carburants et a assoupli le contrôle des changes, après son investiture en mai 2023.
L'inflation a atteint un niveau record d'environ 34 % en juin, l'inflation des denrées alimentaires dépassant les 40 %, selon le Bureau national des statistiques.
Les autorités ont multiplié les avertissements, appelant les Nigérians à ne pas descendre dans les rues. Certains ont même accusé les organisateurs de chercher à déstabiliser le pays.
"Si les citoyens ont le droit de manifester pacifiquement, ils n'ont pas le droit de se mobiliser pour (semer) l'anarchie et propager la terreur"
, a déclaré devant la presse le porte-parole de l'armée, le général Edward Buba.
Toutefois, Atiku Abubakar, le chef du principal parti d'opposition, le Parti démocratique du peuple (PDP), a insisté sur le fait que le gouvernement devait assurer la sécurité des
"manifestations pacifiques".
"Toute tentative de suppression de ces droits n'est pas seulement inconstitutionnelle, mais constitue un affront direct à notre démocratie",
a déclaré M. Abubakar sur X la semaine dernière.
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