
En France, le nombre de lieux de culte pour les musulmans est nettement inférieur à celui des chrétiens et des juifs, avec seulement 900 mosquées pour 3 millions de musulmans. La France, laïque depuis 1905, doit pourtant garantir l'égalité d'accès aux lieux de culte.
La question du nombre de mosquées en France revient souvent dans le débat public.
Un rapport de Vie Publique, dont le site est réalisé par la Direction de l’information légale et administrative (DILA), rattachée aux services du Premier ministre, dénombre environ 900 mosquées et 448 synagogues.
L’Observatoire de la laïcité, quant à lui, dresse un bilan dans un rapport recensant 42 213 églises (40 068 communales et 2 145 diocésaines).
Le nombre d’église est donc bien plus important que le nombre de mosquées ou de synagogues. Cet écart s'explique-t-il par le simple fait que la population française est majoritairement chrétienne ?
Selon une étude de l'INSEE sur les affiliations religieuses en France métropolitaine (2019-2020), on compte environ 11,4 millions de chrétiens, 3 millions de musulmans, et 300 000 juifs.
En moyenne, 1 mosquée est partagée entre 3 333 musulmans. À titre de comparaison, une synagogue est partagée entre 670 juifs, et une église est partagée entre 270 chrétiens.
Selon d'autres études, le nombre de musulmans en France serait supérieur à celui estimé par l'INSEE, l'écart pourrait donc être encore plus important.
Les musulmans sont 5 fois moins bien lotis en termes de lieux de culte que les juifs et 12 fois moins bien que les chrétiens. Même en incluant les salles de prière, le total des lieux de culte musulmans passe à environ 2 600, ce qui reste très inférieur au nombre d’églises ou de synagogues rapporté au nombre de fidèles.
La communauté musulmane est celle qui dispose du plus faible taux de lieux de culte par fidèle, une réalité qui reste largement méconnue ou absente dans le débat public.
La France est un pays laïque depuis 1905, ce qui veut dire que l'État n'interfère pas avec les religions et ne doit pas favoriser une croyance sur une autre. Cela garantit la liberté à chacun de pratiquer sa foi et empêche les institutions publiques de promouvoir une religion.
Ce déficit inégalitaire est à l'origine de grandes affluences dans les mosquées, qui se retrouvent saturées, notamment lors de la prière du vendredi ou des fêtes musulmanes, ce qui a parfois amené les fidèles à prier autour des mosquées.
Certaines politiques, comme la loi sur le séparatisme adoptée sous le ministère de l'Intérieur de Gérald Darmanin, entravent l'ouverture des lieux de culte musulmans et favorisent même leur fermeture. De telles mesures sont complètement contraires au principe de la laïcité.