ÉDITION:

Manifestations contre les quotas au Bangladesh: les étudiants pleurent leurs camarades tués

11:2117/07/2024, mercredi
AFP
Des manifestants contre les quotas brandissent des pancartes lors d'une manifestation sur le campus de l'université de Dhaka, à Dhaka, le 16 juillet 2024.
Crédit Photo : MUNIR UZ ZAMAN / AFP
Des manifestants contre les quotas brandissent des pancartes lors d'une manifestation sur le campus de l'université de Dhaka, à Dhaka, le 16 juillet 2024.

Les étudiants bangladais pleuraient mercredi leurs camarades tués lors des manifestations contre le système des quotas dans la fonction publique, au lendemain de la décision du gouvernement de fermer tous les établissements scolaires jusqu'à nouvel ordre.

Six personnes ont été tuées mardi, dans de grandes villes du Bangladesh, lors d'affrontements à coups de briques et de cannes en bambou entre des étudiants exigeant la suppression des quotas et des contre-manifestants soutenant le parti au pouvoir. La police a dispersé ces rassemblements à l'aide de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc.


Il s'agit de la journée la plus violente depuis le début de ce mouvement, il y a plusieurs semaines. Les étudiants demandent au gouvernement d'abandonner le système de quotas pour les emplois de fonctionnaires et exigent un système basé sur le mérite. Ils estiment que ce système vise à favoriser les enfants des partisans de la Première ministre Sheikh Hasina, à la tête du pays depuis 2009.

Les manifestants ont prévu de se rassembler mercredi pour une cérémonie funéraire publique en l'honneur des personnes décédées dans la principale université de la capitale, Dacca, où se sont déroulés certains de ces affrontements.
"Nos protestations se poursuivront quelle que soit la violence employée à notre encontre"
, a déclaré à l'AFP Chamon Fariya Islam, une étudiante de la prestigieuse université de Dacca. Elle a affirmé que les étudiants du campus avaient expulsé leurs camarades progouvernementaux des dortoirs afin d'éviter de nouvelles violences au sein de l'institution.

Le gouvernement a ordonné mardi soir à toutes les écoles, universités et séminaires d'études islamiques du pays de fermer leurs portes jusqu'à nouvel ordre, peu après avoir déployé des forces paramilitaires aux points sensibles de la contestation. La police a ensuite perquisitionné le siège du principal parti d'opposition, dans le centre de Dacca, arrêtant sept membres de sa branche étudiante. Le chef de la police judiciaire, Harun-or-Rashid, a déclaré à la presse que
"plus de 100 cocktails Molotov, cinq ou six bouteilles d'essence, environ 500 bâtons et sept armes à feu"
avaient été trouvés dans les bureaux du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP).

Les étudiants organisent depuis début juillet des manifestations quasi quotidiennes pour demander au gouvernement d'abandonner ce système de quotas qui vise à réserver plus de la moitié des postes de fonctionnaires bien rémunérés et très demandés à certaines catégories de la population.
"Des millions d'étudiants dans le pays n'ont aucun espoir d'obtenir un emploi au sein du gouvernement"
, a déclaré à l'AFP Mme Islam, étudiante à l'université de Dacca, pour qui
"les règles n'aident que les riches et le parti au pouvoir"
.

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