Le régime militaire issu d'un coup d'Etat au Niger a dénoncé vendredi les "agissements perfides" du chef de l'ONU qu'ils accusent d'avoir fait "obstacle" à la participation de leur représentant à l'Assemblée générale des Nations unies, avec "la complicité de la France et de deux chefs d'Etat francophones" ouest-africains.
Lors de cette Assemblée générale, le régime militaire au pouvoir avait envoyé son nouveau ministre des Affaires Etrangères, Bakary Yaou Sangaré, qui était avant le coup d'Etat du 26 juillet le représentant du pays à l'ONU.
Selon une source diplomatique, l'ONU a, dans le cas du Niger, reçu deux demandes différentes pour s'exprimer à l'Assemblée générale, l'une pour Bakary Yaou Sangaré et l'autre venant du gouvernement renversé.
La question a donc été renvoyée à la commission des pouvoirs qui ne se réunit en général pas avant l'automne et aucun représentant du Niger n'est ainsi prévu sur la liste des intervenants à l'Assemblée générale.
Cette commission composée de neuf Etats membres examine les situations controversées, sans pour autant prendre de décisions. Elle a par exemple reporté plusieurs fois ses décisions sur la Birmanie et l'Afghanistan, toujours représentés à l'ONU par les ambassadeurs des anciens gouvernements.
Avis de recherche
Vendredi, les nouvelles autorités de Niamey ont également lancé des avis de recherche contre plusieurs responsables du gouvernement déchu, dont M. Massaoudou et d'autres anciens ministres.
Certaines de ces personnalités étaient hors du Niger lors du coup d'Etat, d'autres ont réussi à quitter le pays après.
Par ailleurs, selon plusieurs médias locaux, d'autres dignitaires du régime déchu ont été incarcérés dans différentes prisons du pays.
Les autorités militaires n'ont pas confirmé ces emprisonnements.
M. Bazoum a saisi cette semaine la justice ouest-africaine pour obtenir sa libération et le rétablissement de l'ordre constitutionnel dans le pays.
Le Niger subit de lourdes sanctions économiques et financières imposées le 30 juillet par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao).
L'organisation ouest-africaine menace les auteurs du coup d'Etat d'une intervention militaire depuis le 30 juillet pour rétablir l'ordre constitutionnel.
Elle avait annoncé que le jour et les modalités de l'opération avaient été décidés, priorisant toutefois la voie diplomatique, mais reste désormais relativement silencieuse, bien que soutenue par plusieurs pays occidentaux, notamment la France.