Le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont franchi mercredi une étape supplémentaire dans leur rapprochement en annonçant la création d'une force militaire conjointe pour lutter contre les terroristes qui les frappent depuis des années.
Cette annonce suit la création par ces pays dirigés par des régimes militaires issus de coups d'État d'une Alliance des États du Sahel (AES), suivie de leur sortie de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui avait menacé d'intervenir militairement après le putsch ayant renversé le 26 juillet au Niger le président Mohammed Bazoum.
Dans le communiqué, le général Barmou a assuré:
Nous sommes convaincus qu'avec les efforts conjugués de nos trois pays, nous parviendrons à créer les conditions d'une sécurité partagée.
Un maître mot, "souveraineté"
Ces trois pays, anciennes colonies françaises, ont tourné le dos à Paris et se sont rapprochés économiquement et militairement de nouveaux partenaires, dont la Russie, avant de se regrouper au sein de l'AES avec pour objectif final de créer une fédération.
Leurs dirigeants, le général Abdourahamane Tiani (Niger), le colonel Assimi Goïta (Mali) et le capitaine Ibrahim Traoré (Burkina) ont accusé à plusieurs reprises cette organisation d'être inféodée à la France.
Ils lui ont également reproché de ne pas les avoir soutenus dans la lutte qu'ils mènent contre les groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda et à Daesh qui les frappent régulièrement, provoquant des milliers de morts et des millions de déplacés.
Après la création de la force militaire conjointe, une prochaine étape pourrait être la sortie du franc CFA commun à une majorité de pays francophones d'Afrique de l'Ouest et la création d'une monnaie commune à l'AES.
Début février le général Tiani avait déclaré:
La monnaie est une étape de sortie de (la) colonisation.