Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a été reçu lundi par le chef de la junte malienne et a plaidé pour un rapprochement entre son pays et le Mali, qui a récemment tourné le dos à l'organisation ouest-africaine Cedeao, selon des propos rapportés par la télévision nationale ORTM.
Il avait exprimé son souhait de voir le Mali, le Niger et le Burkina Faso réintégrer la Cedeao, après que ces pays ont quitté l'organisation régionale en janvier, accusant cette dernière d'être inféodée à l'ancienne puissance coloniale française et de ne pas les avoir assez soutenus dans leur lutte contre le terrorisme.
Les trois pays ont créé en septembre 2023 l'Alliance des États du Sahel et ont tenu leur premier sommet début juillet à Niamey.
M. Sonko a affirmé:
Tout panafricaniste doit avoir comme seul et unique objectif de réunir les Africains au-delà de nos divergences.
Le Mali avait été placé sous embargo commercial et financier par la Cedeao après que les militaires arrivés au pouvoir par un putsch en 2020 avaient révoqué leur engagement de tenir des élections, affirmant en janvier 2022 qu'ils comptaient rester au pouvoir jusqu'à cinq années supplémentaires.
A ce propos, le Premier ministre sénégalais a déclaré:
Nous sommes tous des pays souverains, nous devons nous respecter comme des pays souverains.
Bassirou Diomaye Faye et son mentor, M. Sonko, qu'il a nommé Premier ministre, ont été élus en promettant une rupture avec l'ancien système.
Le Sénégal partage des centaines de kilomètres de frontières avec le Mali et entretient avec lui d'importantes relations commerciales et humaines. La situation sécuritaire au Mali et au Sahel, ainsi que le risque de propagation terroriste au Sénégal, réputé pour sa stabilité, constituent depuis longtemps une préoccupation majeure à Dakar.