Crédit Photo : Rizwan TABASSUM / AFP
Shehbaz Sharif (C), chef du parti Pakistan Muslim League Nawaz (PMLN) et ancien Premier ministre du pays s'adresse aux médias après une réunion avec les chefs du parti Muttahida Qaumi Movement-Pakistan (MQM-P) avant les prochaines élections générales de 2024 au siège de ce dernier à Karachi, le 29 décembre 2023.
Le parti de l'ancien Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a lancé lundi sa campagne pour les élections législatives du 8 février, où il fait figure de favori.
Avant même le scrutin, ces élections ont été marquées par des accusations de tricherie, les analystes estimant que l'armée a apporté son soutien à M. Sharif et organisé la mise hors-jeu d'un autre ancien Premier ministre, Imran Khan, actuellement en détention.
La Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) a réuni des milliers de partisans à Okara (est), qui ont écouté des discours de ses principaux leaders, mais en l'absence de M. Sharif.
"Ceux qui aiment ce pays ne peuvent voter pour personne d'autre que Nawaz Sharif"
, a déclaré sa fille Maryam, une vice-présidente du parti.
Même s'il reste l'homme politique le plus populaire du pays, Imran Khan accumule les déboires: il est incarcéré depuis août, doit faire face à une multitude d'accusations et a été déclaré inéligible pour cinq ans.
Il accuse l'armée, qui l'avait soutenu jusque-là, d'avoir orchestré son éviction du pouvoir en avril 2022, et d'avoir fabriqué les accusations dont il est aujourd'hui l'objet pour empêcher son retour au pouvoir.
Samedi, la Cour suprême a rendu un nouveau jugement défavorable à son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), en interdisant à cet ex-champion d'utiliser son symbole électoral, la batte de cricket, aux prochaines élections.
Cette décision contraint les candidats du PTI à se présenter en indépendants et les prive d'un logo crucial dans un pays où les millions d'illettrés n'ont pas d'autre moyen d'identifier leur candidat préféré.
Le PTI a été fortement affaibli par une répression lancée en mai par les autorités. Des milliers de ses sympathisants ont été arrêtés et sa hiérarchie décapitée.
"Ce sera une élection controversée: un parti la voit comme une complète négation de la démocratie"
, a déclaré à l'AFP Ayesha Jalal, professeure d'histoire à l'université Tufts, aux États-Unis.
M. Sharif, qui a été trois fois Premier ministre sans jamais achever aucun de ses mandats, est rentré au Pakistan en octobre après quatre ans d'exil à Londres.
Certains analystes politiques estiment que pour revenir, il a passé un accord avec les militaires qu'il accusait il y a encore peu de l'avoir évincé du pouvoir en 2017 pour favoriser la victoire électorale d'Imran Khan un an plus tard.
L'armée a été au pouvoir pendant près de la moitié des 75 ans d'existence du pays et continue à exercer une influence politique considérable.
"Khan pense qu'il mérite d'être à la tête de l'État juste parce qu'il est populaire. Malheureusement, au Pakistan ce n'est pas seulement la popularité qui compte, c'est votre acceptabilité"
auprès de l'armée, ajoute Mme Jalal.
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