Pakistan: Le Tehreek-e-Insaf appelle à manifester suite à l'arrestation d’Imran Khan

17:006/08/2023, dimanche
MAJ: 6/08/2023, dimanche
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Crédit photo: Banaras KHAN / AFP
Crédit photo: Banaras KHAN / AFP

Le mouvement pakistanais Tehreek-e-Insaf a appelé, samedi, ses partisans à protester dans tout le pays contre l'arrestation de son leader, l'ancien Premier ministre Imran Khan.

Selon les médias locaux, le mouvement a appelé ses partisans, dans un communiqué, à
"une large participation à des manifestations pacifiques dans différentes villes du Pakistan".

La police pakistanaise a arrêté, samedi, Imran Khan (70 ans) dans la ville de Lahore, à la suite d'une décision de justice prononcée par un tribunal de première instance de la capitale, Islamabad, qui l'a condamné à trois ans de prison pour gains illicites.

Réagissant à cette arrestation, le vice-président du Tehreek-e-Insaf , Shah Mehmood Qureshi, a déclaré que le Comité central du mouvement avait été convoqué à une réunion extraordinaire portant sur l'évolution de la situation après l'arrestation de Khan.


À l'issue de la réunion, le mouvement a exhorté ses partisans à faire preuve de calme et à
"ne pas se faire justice eux-mêmes"
, en accord avec la consigne donnée par Khan à ses partisans, dans une vidéo préenregistrée, de manifester pacifiquement.

Qureshi a confirmé le rejet de la peine d'emprisonnement prononcée à l'encontre d'Imran Khan et a déclaré:


Je considère qu'il s'agit d'une décision politiquement motivée, planifiée à l'avance et à laquelle on s'attendait.

"Le mouvement Tehreek-e-Insaf usera de son droit de protester contre cette décision"
, a-t-il déclaré, ajoutant: "Nous protégerons Imran Khan par tous les moyens légaux, et après cette réunion, le Comité central du parti annoncera sa prochaine ligne d'action."

Alors que les partisans de Khan ont qualifié ce jour de
"jour noir pour le Pakistan"
, le mouvement a lancé une campagne d'appel à signatures pour exiger des autorités qu'elles reviennent sur le verdict, qu'elles révèlent le lieu de détention de Khan et qu'elles lui permettent de s'assurer de son état de santé, en plus de lui assurer une protection stricte.

Khan est accusé d'avoir dissimulé des cadeaux reçus lorsqu'il était premier ministre et de les avoir vendus illégalement. Depuis son éviction en avril de l'année dernière, il fait l'objet de plus de 150 affaires, pour des accusations qu'il continue de nier et qu'il qualifie de
"motivées par des considérations politiques".

Le Parlement a voté l'an dernier une motion de défiance à l'encontre d'Imran Khan, qui mène depuis lors une campagne publique contre le gouvernement actuel, dirigé par Shahbaz Sharif.

Il accuse le gouvernement de Sharif de s'être entendu avec de hauts responsables militaires pour l'évincer du pouvoir, l'emprisonner et l'écarter de la vie politique, ainsi que d'avoir coopéré avec les États-Unis pour dissimuler un complot visant à le renverser, ce que les deux gouvernements réfutent.


En octobre 2022, la commission électorale a déchu Khan de ses droits politiques en matière de représentation parlementaire, d'élection et de nomination aux assemblées législatives fédérales et provinciales pour une période de cinq ans.

L'arrestation et la brève détention d'Imran Khan en mai dernier avaient donné lieu à de violents affrontements entre ses partisans et les forces de police, au cours desquels plusieurs hauts dirigeants du Tehreek-e-Insaf avaient été arrêtés.


Après sa libération, Imran Khan a survécu à une blessure par balle le 3 novembre, lors d'un rassemblement du mouvement à Wazirabad, au Pendjab, tandis que l'armée a rejeté les accusations portées contre elle selon lesquelles elle aurait tenté de l'assassiner.


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