Polémique sur la réaction tardive de la police israélienne face aux émeutiers

Crédit Photo : IHA / Archive

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a remis en question le rôle du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, qui n'aurait pas agi rapidement contre les émeutiers israéliens qui ont pris d'assaut, lundi, deux bases militaires où des soldats étaient détenus pour avoir abusé d'un détenu palestinien.

Gallant a également demandé au Premier ministre Benjamin Netanyahu de diligenter une enquête pour déterminer si Ben-Gvir a empêché ou retardé l'action de la police contre les émeutiers israéliens dans les bases militaires de Sde Teiman et de Beit Lid, dans le sud et le centre d'Israël.

Le ministre de la Défense a insisté auprès du Premier ministre pour qu'il

"adopte une position ferme contre les membres de la coalition qui ont participé aux émeutes"

, selon le quotidien israélien Haaretz.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des députés et des ministres du parti d'extrême droite "Force Juive", d’Itamar Ben-Gvir, prenant part à l'assaut de la base militaire de Beit Lid.

Le ministère de la Défense a estimé que ces événements portaient

"gravement atteinte à la sécurité nationale et à l'autorité du gouvernement sur l'armée israélienne"

, a également rapporté le quotidien israélien Jerusalem Post.

Dans la lettre qu'il a envoyée au Premier ministre, le ministre de la Défense a déclaré:

"Le soutien et la participation active de représentants élus à des émeutes dans des bases de l'armée, tout en faisant des déclarations sévères contre des officiers supérieurs de l'armée, est un phénomène grave et extrêmement dangereux qui nuit à la sécurité, à la cohésion sociale et à la réputation internationale d'Israël"

"Ce phénomène dangereux doit être traité de manière décisive et immédiate"

, a ajouté Gallant.

L'assaut a donné lieu à des affrontements au corps à corps avec des soldats et des policiers qui ont tenté d'empêcher les manifestants d'entrer dans la base et, plus tard, dans ses halls.

"L'armée israélienne a fustigé l'incapacité de la police à contrôler les émeutes à Sde Teiman et Beit Lid et a affirmé que malgré les appels lancés à la police hier, lorsque le chaos a gagné Sde Teiman, il a fallu de nombreuses heures à la police pour contrôler les événements"

, a rapporté, mardi, la société publique de radiodiffusion (KAN). La police, dirigée par Ben-Gvir, n'a pas encore commenté les accusations formulées par l'armée.

Lundi soir, des dizaines d'Israéliens ont fait irruption dans l'enceinte du tribunal militaire israélien situé sur la base militaire de Beit Lid, dans le centre du pays, pour protester contre l'arrestation de soldats accusés d'avoir agressé sexuellement un Palestinien de Gaza détenu dans la prison israélienne de Sde Teiman.

Faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat, Israël s'est attiré les foudres de la communauté internationale en poursuivant son offensive brutale contre la Bande de Gaza depuis le 7 octobre dernier.

Depuis lors, plus de 39 300 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et près de 91 000 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.

Plus de neuf mois après le lancement de l'offensive israélienne, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l'état de ruines, en raison d'un blocus paralysant qui empêche l'accès à la nourriture, à l'eau potable et aux médicaments.

Israël est poursuivi pour crime de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), laquelle lui a enjoint de mettre immédiatement fin à son opération militaire dans la ville de Rafah, au sud de la Bande de Gaza, où plus d'un million de Palestiniens s'étaient réfugiés pour échapper à la guerre avant que la ville ne soit envahie, le 6 mai dernier.