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Il y a un "sursaut collectif et un sentiment d'urgence qu'il faut faire plus, faire mieux, faire autrement pour l'Ukraine", a expliqué une source diplomatique française.
Vingt-huit pays ont participé jeudi à une réunion de suivi consacrée au soutien à l'Ukraine, organisée par la France avec l'objectif de mettre la Russie en échec.
L'Ukraine, plusieurs États membres de l'Union européenne, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada étaient représentés à cette rencontre ministérielle en visioconférence, a précisé jeudi soir le ministère français des Armées dans un communiqué.
La réunion a duré près de trois heures, a-t-on appris auprès de deux sources diplomatiques européennes.
Il y a un
"sursaut collectif et un sentiment d'urgence qu'il faut faire plus, faire mieux, faire autrement pour l'Ukraine",
avait expliqué une source diplomatique française peu avant le début de la visioconférence.
Cette rencontre a fait suite à la réunion internationale de soutien à l'Ukraine qui s'est déroulée à Paris le 26 février, à l'initiative du président français Emmanuel Macron.
Les pays ont planché jeudi sur huit chantiers: augmentation des livraisons de munitions à l'Ukraine, principes de déstockage, cyberdéfense, protection de la frontière de l’Ukraine avec la Biélorussie, protection des États vulnérables, déminage, production industrielle en Ukraine et la
sur les frappes à l'arrière de la ligne de front, précise le communiqué.
Cette réunion a été l'occasion
"pour chacun des pays de se positionner sur chacun des chantiers" et d'"établir un calendrier"
. Le communiqué ajouté:
Les premiers groupes de travail à niveau technique se tiendront à nouveau sous sept jours; des réunions de travail pourront se tenir à niveau ministériel courant avril.
Parmi les participants, les ministres ukrainiens des Affaires étrangères Dmytro Kouleba et de la Défense Roustem Oumerov, le chef de la diplomatie polonaise, le secrétaire général délégué de l'Otan Mircea Geoana, le ministre italien de la Défense tandis que l'Allemagne était représentée par un secrétaire d'État, selon le communiqué.
Plus tôt la source diplomatique française qui avait laissé entendre qu'il n'y aurait pas de communication compte-tenu de son caractère confidentiel et pour des raisons de sécurité, avait dit:
C'est une réunion de travail qui s'inscrit dans la dynamique créée par la conférence du 26 février pour opérationnaliser ces sujets.
Une autre source diplomatique avait toutefois reconnu le nécessaire travail pédagogique à effectuer auprès des opinions publiques des pays occidentaux pour ne pas perdre leur soutien.
"Il y a un travail d'explication très important à faire sur les conséquences que cela (la guerre en Ukraine et une potentielle défaite de Kiev, NDLR) provoque en termes de sécurité, de conséquences en termes de marché agricole, de conséquences migratoires et autres"
, a expliqué la même source, estimant que l'opinion publique était à
Dans une tribune parue dans le journal Le Monde jeudi, le chef de la diplomatie ukrainienne rappelle que:
Jamais l'Ukraine n'a demandé l'envoi de troupes étrangères pour combattre à ses côtés.
Mais il a déploré
"les multiples déclarations, hâtives, pour écarter le scénario d'un envoi de troupes en Ukraine"
qui portent un coup, selon lui, à la sécurité européenne. Et de faire remarquer:
Ne nous méprenons pas: Poutine a senti que la guerre inspirait une peur primaire aux Européens et il en a pris bonne note.
"Ce sera au tour de vos soldats"
Paris insiste depuis des mois sur la nécessité de redoubler d'efforts concernant le soutien à l'Ukraine pour mettre en échec la Russie.
Au cours de la réunion du 26 février, Emmanuel Macron avait suscité une intense polémique parmi les pays alliés en refusant d'exclure l'option d'un envoi de militaires occidentaux en Ukraine à l'avenir.
En France aussi, le soutien à Kiev, voulu sans
par le président, irrite l'opposition qui dénonce une posture
Outre l'Ukraine, Paris entend soutenir les pays d'Europe centrale et orientale fragilisés par ce conflit.
Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné se rendra ainsi vendredi en Lituanie, à Vilnius, pour une rencontre avec ses homologues des Pays baltes ainsi qu'avec Dmytro Kouleba.
"Toutes les capitales européennes doivent comprendre cette vérité simple et dure à la fois, que l'on semble déjà avoir comprise à Paris: soit nos alliés (...) aident pleinement les soldats ukrainiens dans leurs batailles pour défendre les villes et les villages d'Ukraine, soit, un jour, ce sera au tour de vos soldats de sacrifier leurs vies dans des batailles pour défendre les villes et les villages des pays d’Europe centrale d'abord et du reste de l'Europe ensuite"
, a estimé M. Kouleba dans sa tribune.
La semaine dernière, Berlin avait catégoriquement exclu d'envoyer des militaires sur le sol ukrainien.
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