Quand l’antisémitisme devient une arme d’État

La rédaction avec
10:0828/10/2025, mardi
Yeni Şafak
Israël et les Etats-Unis ont toujours tenté d'utiliser l'antisémitisme comme une arme de censure. Avec le génocide à Gaza, cela s'est accentué au détriment de la liberté.
Crédit Photo : Nouvelle Aube /
Israël et les Etats-Unis ont toujours tenté d'utiliser l'antisémitisme comme une arme de censure. Avec le génocide à Gaza, cela s'est accentué au détriment de la liberté.

L’auteur turc Ömer Lekesiz met en garde contre une dérive intellectuelle majeure : la criminalisation de l’antisémitisme n’est plus une barrière morale contre la haine, mais un instrument politique de domination. Sous couvert de “protéger” les Juifs, les puissances occidentales sacralisent les crimes d’Israël à Gaza et réduisent au silence toute critique légitime.

L’effacement d’Hannah Arendt : quand la pensée libre dérange


Lekesiz ouvre son analyse en rappelant le sort d’Hannah Arendt. Philosophe juive, réfugiée du nazisme et élève de Heidegger, Arendt fut l’une des premières à affirmer que le mal n’était pas né de la haine, mais de l’obéissance aveugle au système.
Sa lecture du procès Eichmann lui valut la fureur du monde intellectuel juif.

Aujourd’hui, note Lekesiz, ses idées sont effacées : sa pensée sur la responsabilité individuelle et la dérive bureaucratique du mal n’a plus cours. À l’heure du génocide de Gaza, toute référence à Arendt est jugée subversive.


L’Occident qui se targue d’avoir tiré les leçons de l’Holocauste refuse désormais de penser la Shoah autrement que comme un totem d’immunité morale pour Israël.


De la politique à la théologie : l’argument divin du massacre


Selon Lekesiz, la guerre menée par l’axe américano-israélien n’a plus rien de politique. Elle se justifie désormais par la religion : les représentants d’Israël répondent aux accusations de crimes de guerre par des déclarations telles que
"Dieu nous a donné cette terre".
Dès lors, le massacre de Gaza sort du champ du droit international pour devenir un acte sacralisé, un dogme théologique impossible à contester.

Dans ce contexte, qualifier toute opposition au sionisme
d’“antisémitisme”
permet de neutraliser la raison, d’inverser la morale et de préparer le terrain à ce que Lekesiz appelle une nouvelle forme de “terreur d’État morale”.

L’alliance du pouvoir, des médias et des universités


Lekesiz va plus loin : il prévoit que les artistes, producteurs, ONG et chercheurs occidentaux seront mobilisés et financés pour participer à cette entreprise de
“reblanchiment symbolique”
d’Israël.

Sous prétexte de
“lutte contre les discours de haine”
, on verra fleurir des études comme
“Le discours antisémite dans la presse conservatrice turque”
ou
“L’antisémitisme dans les médias musulmans”,
utilisées pour ficher, censurer et exclure les voix dissidentes.

Les écrivains, journalistes et universitaires critiques d’Israël seront peu à peu exclus du champ académique et médiatique, leurs demandes de visa rejetées, leurs plateformes marginalisées. Ainsi se met en place un nouveau totalitarisme intellectuel : celui où la morale devient un instrument de domination.


Pour lire en entier la chronique d'Omer Lekesiz,

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