
Des experts expriment l'espoir que le nouvel accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda permettra de mettre fin au conflit à l'est de la RDC et atténuera la crise humanitaire dans la région.Plus de 6,7 millions de déplacés internes en RDC sont concernés, selon les données de l'Onu, publiées l'année dernière.
Les affrontements dans l'est du Congo entre les rebelles du M23 et les forces gouvernementales, jusqu'en février 2025, ont poussé au moins 500 000 personnes à l'exode et ont coûté la vie à plus de 3 000 personnes, selon le Centre africain d'études stratégiques.
La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, qui a signé l'accord, a salué cette initiative, y voyant non seulement une victoire diplomatique, mais aussi un triomphe pour le peuple congolais. Son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe, a souligné que l'accord repose sur l'engagement d'en finir, de manière irréversible et vérifiable, avec tout soutien étatique aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et aux milices associées.
Retour sûr des réfugiés
Acemah espère que, si l'accord est appliqué, il permettra le retour en toute sécurité de millions de Congolais vivant dans des camps de déplacés ou réfugiés à l'étranger.
Il se dit optimiste quant au respect de l'accord, du fait de l'implication des États-Unis, une puissance majeure, et espère qu'il permettra aussi la reprise de l'acheminement de l'aide humanitaire.
Optimisme prudent
Buchanan Ismael, politologue à l'Université du Rwanda, a confié à Anadolu que les réfugiés espèrent que les deux parties respecteront l'accord pour pouvoir rentrer chez eux.
Selon lui, le gouvernement congolais doit s'engager à accueillir les milliers de réfugiés kinyarwandophones qui avaient été précédemment rejetés ou considérés à tort comme rwandais.
Il a rappelé que de nombreuses négociations de paix ont été organisées, notamment dans le cadre du processus de Luanda, à Nairobi ou à Doha, mais sans succès ni mise en œuvre réelle.
Il a, toutefois, ajouté que si l'accord est effectivement respecté par les deux parties, les réfugiés pourraient avoir une chance réelle de rentrer chez eux.
Réduction de la violence
Selon lui, si l'accord permet le désarmement des groupes armés, cela réduira la violence, notamment les violences sexuelles qui sont très répandues dans la région.
La paix permettrait aux organisations humanitaires de mieux venir en aide aux populations affectées, a-t-il précisé, ajoutant que MSF est généralement respectée par les groupes armés et n'a rencontré des difficultés d'accès que lors de combats intenses.