Rome réclame plus de 5 000 dollars aux migrants déboutés du droit d’asile pour éviter la rétention

10:2023/09/2023, samedi
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Giorgio Gori, maire de Bergame (Italie). Crédit photo: HANDOUT / PALAZZO CHIGI PRESS OFFICE / AFP
Giorgio Gori, maire de Bergame (Italie). Crédit photo: HANDOUT / PALAZZO CHIGI PRESS OFFICE / AFP

Les migrants déboutés du droit d'asile en Italie devront payer une caution de plus de 5 000 dollars (5 260 dollars précisément) au risque d'être envoyés en centre de rétention pendant l'examen de leur recours, indique un décret paru au Journal Officiel de la République italienne, a rapporté ce vendredi la presse étrangère.

La décision de l’exécutif italien a suscité la condamnation de l'opposition de gauche, tandis que le quotidien
"La Repubblica"
a qualifié cette caution de
"rançon"
, rapporte le site d'actualité
"Mediapart".

Cette garantie financière est censée couvrir les frais de logement et de subsistance pour une migrant pendant un mois, ainsi que le coût de son rapatriement en cas de rejet définitif de sa demande d’asile, indique la même source.

La caution sera exigée aux personnes qui ont tenté d’échapper aux contrôles à la frontière ainsi qu'à celles provenant d'un État considéré comme
"sûr"
et qui ne peuvent, de ce fait, prétendre à l'asile.

Si le requérant disparaît indûment, la caution dont il s'est acquitté sera prélevée.

"Une garantie bancaire à payer par les migrants, s'ils ne se sont pas noyés en Méditerranée"
, a réagi sur son compte X (anciennement Twitter) le maire de Bergame (nord), Giorgio Gori (Parti démocrate, gauche).

"Sur l'immigration, le gouvernement avait déjà perdu la face, il perd maintenant sa dignité en remplissant les caisses [de l'Etat] sur le dos et le désespoir des personnes"
, s’est indigné le député démocrate Emiliano Fossi. De son côté, Riccardo Magi, secrétaire national du parti centriste
"+Europa"
, a critiqué ce qu'il qualifie de
"trafic d'êtres humains institutionnel".

Ce décret intervient peu de temps après l'annonce du gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni de son intention de porter à 18 mois la durée maximale de rétention des demandeurs d’asile déboutés, contre 40 jours renouvelables actuellement (une durée maximale de 138 jours), explique le site d'actualité français.

Rome entend ainsi dissuader les départs de migrants depuis les côtes de l’Afrique du Nord et éviter que les autorités italiennes soient contraintes de relâcher des étrangers qui font l’objet d'une décision de reconduite à la frontière au cas où la procédure d'expulsion n'ait pas abouti dans le délai imparti.


Depuis le 11 septembre, plus de 15 000 migrants partis des côtes nord-africaines sont arrivés en Italie, débarquant pour la plupart sur l'île de Lampedusa, située à 150 km des côtes tunisiennes.

Près de 130 000 migrants irréguliers ont rallié les côtes italiennes contre 68 200 en 2022 sur la même période, selon le ministère italien de l'Intérieur.


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