Soudan: l'ONU met en garde contre les "conséquences désastreuses" de l'escalade des combats

17:0620/06/2025, Cuma
AFP
Un soldat de l'armée soudanaise passe devant un bâtiment endommagé par la guerre à Salha, au sud d'Omdurman, deux jours après que l'armée soudanaise l'ait repris aux forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), le 22 mai 2025.
Crédit Photo : Ebrahim Hamid / AFP
Un soldat de l'armée soudanaise passe devant un bâtiment endommagé par la guerre à Salha, au sud d'Omdurman, deux jours après que l'armée soudanaise l'ait repris aux forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), le 22 mai 2025.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk s'est alarmé vendredi de l'intensification de la guerre civile au Soudan qui menace d'aggraver les souffrances des populations civiles, plus de deux ans après le début de la guerre dans le pays.

Dans un communiqué, il évoque
"les conséquences désastreuses de l'escalade des hostilités"
dans les régions du Darfour et du Kordofan
"où en de multiples endroits, il est fait état de morts parmi les civils, violences sexuelles, kidnappings et pillages"
.

"Les récents combats et le risque important d'une aggravation supplémentaire dans ce conflit déjà brutal et meurtrier soulève de graves préoccupations quant à la protection des populations, dans un contexte d'impunité généralisée sur les violations des droits humains"
, a-t-il ajouté.

Le Soudan est plongé depuis avril 2023 dans une guerre civile entre deux généraux rivaux, qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de 10 millions de personnes à l'intérieur du pays, et quatre millions d'autres à l'étranger.

Une situation considérée par les Nations unies comme la pire crise humanitaire actuelle.


"Depuis trop longtemps, le monde est témoin des horreurs sans limite qui ont lieu au Soudan et de la souffrance indicible de son peuple. Les civils doivent être protégés coûte que coûte. Des enquêtes approfondies doivent être menées sur les violations et crimes pour que leurs responsables soient jugés"
, a indiqué M. Türk.

Il a cité en particulier l'attaque des paramilitaires contre la capitale provinciale assiégée de l'Etat du Darfour-Nord, El-Fasher,
"après des mois d'une mobilisation croissante de combattants, et le recrutement y compris d'enfants".

Une précédente offensive contre un camp voisin de déplacés a déjà
"entraîné la mort de centaines de civils, des violences sexuelles généralisées et une catastrophe humanitaire"
, a-t-il rappelé.

Il a aussi pointé la situation de civils
"piégés"
à Dibeibat, localité de l'Etat du Kordofan-Sud, alors que les belligérants s'affrontent pour son contrôle, et à El-Obeid au Kordofan-Nord, ville
"encerclée selon des informations"
par les forces paramilitaires.

Vendredi, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a aussi tiré la sonnette d'alarme, soulignant que des milliers de réfugiés soudanais fuyant la guerre se retrouvent bloqués à la frontière avec le Soudan du Sud, après que la diminution de l'aide humanitaire mondiale a conduit à supprimer leur transport vers des zones sûres sud-soudanaises.


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