Une famille palestinienne expulsée de Jérusalem-Est après une bataille judiciaire

16:0612/07/2023, Çarşamba
AFP
La Palestinienne Nora Sub Laban réconfortée par des membres de sa famille après avoir été expulsée de sa maison dans le quartier musulman de la vieille ville de Jérusalem. Crédit photo: AHMAD GHARABLI / AFP
La Palestinienne Nora Sub Laban réconfortée par des membres de sa famille après avoir été expulsée de sa maison dans le quartier musulman de la vieille ville de Jérusalem. Crédit photo: AHMAD GHARABLI / AFP

La police israélienne a expulsé mardi, à l'issue d'une longue bataille judiciaire, une famille palestinienne de la maison qu'elle occupait depuis 70 ans à Jérusalem-Est, au profit de colons israéliens, ont rapporté des journalistes de l'AFP.

Depuis 1978, la famille Sub Laban se battait devant les tribunaux israéliens pour éviter l'expulsion de sa maison située dans le quartier musulman de la Vieille Ville à Jérusalem-Est, secteur occupé et annexé par Israël depuis 1967.


Mais tôt mardi, la police est intervenue pour expulser la famille, conformément à une décision de justice.

En mai, la famille Sub Laban avait reçu un avis d'expulsion lui demandant de partir avant le 11 juin.


"Ils n'ont pas le droit de m'expulser de ma maison"
, a déclaré Nora Sub Laban, 68 ans, à l'AFP.

Des échauffourées ont éclaté entre militants israéliens et palestiniens d'une part et la police d'autre part.

Crédit photo: AHMAD GHARABLI / AFP

"Les efforts concertés visant à expulser de force les Palestiniens de leurs maisons dans Jérusalem-Est occupée peuvent constituer un transfert forcé"
, a déclaré Ajith Sunghay, responsable du bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme dans les territoires palestiniens.

Il a souligné qu'il s'agissait d'
"une violation grave des Conventions de Genève et d'un crime de guerre".

Douze militants israéliens, sept femmes et cinq hommes, ont été arrêtés, a-t-il ajouté.


L'Union européenne a exprimé
"des regrets"
quant à cette décision et exhorté
"le gouvernement israélien à respecter le droit international et à permettre à ces familles de vivre là où elles vivent depuis des décennies".

Nora et Moustapha Sub Laban, 73 ans, étaient empêtrés dans une bataille judiciaire depuis 45 ans avec les autorités et des colons israéliens.

Les plaignants israéliens affirmaient que des juifs habitaient dans ce logement avant la création de l'État d'Israël en 1948 et l'annexion de Jérusalem-Est par la Jordanie, consécutive à la première guerre israélo-arabe.


Ils ont invoqué une loi israélienne de 1970 qui permet à des juifs de récupérer une propriété possédée par des juifs avant 1948, même sans lien de parenté.


En face, les Sub Laban avaient indiqué avoir obtenu le statut de
"locataire protégé"
auprès de la Jordanie dans les années 1950, avant qu'Israël ne conquière cette partie de la ville en 1967 puis procède à son annexion, jugée
"non valide"
par l'ONU.

Mais, la justice a affirmé qu'ils n'habitaient pas de façon permanente dans l'appartement, justifiant ainsi l'expulsion.


D'après l'ONG anti-colonisation Ir Amim, environ 150 familles palestiniennes sont menacées d'expulsion dans la Vieille Ville et les quartiers adjacents, du fait de
"lois discriminatoires et de la collusion de l'État
(israélien)
avec des organisations de colons".

Plus de 220.000 colons vivent à Jérusalem-Est, où résident environ 370.000 Palestiniens, selon l'ONG qui dénonce une
"stratégie utilisée de façon croissante pour consolider l'hégémonie israélienne"
dans le secteur de la Vieille Ville.

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