Figure de l'opposition au Zimbabwe, Job Sikhala, détenu dans une prison de haute sécurité de la capitale Harare depuis plus d'un an et demi, a été reconnu coupable mercredi d'incitation à la violence.
M. Sikhala est inculpé conjointement dans cette affaire avec un député de l'opposition, Godfrey Sithole, qui a également été reconnu coupable à l'issue d'un procès qui a duré un an.
La magistrate a jugé que les deux hommes avaient incité à la violence publique en transportant des personnes en deuil aux cérémonies commémoratives d'Ali, qui avaient été marquées par des violences.
Job Sikhala, figure charismatique adorée du petit peuple de Harare, qui est aussi avocat, représentait la famille de cette femme de 46 ans tuée après son enlèvement par un militant de la Zanu-PF au pouvoir.
Des dizaines de policiers anti-émeutes étaient déployés devant le tribunal, tentant de bloquer les proches des accusés, pointant même un pistolet sur leur principal avocat, a constaté une journaliste de l'AFP.
Job Sikhala, fidèle à sa jovialité habituelle, s'est affiché confiant, declarant ainsi:
C'est leur temps (le parti au pouvoir). Je me sens plus fort et déterminé à relever le défi, alors ne vous inquiétez pas.
La Zanu-PF, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, est accusée de mener une vaste campagne d'intimidation contre ses opposants. En août, des élections contestées ont abouti à la reconduction du président Emmerson Mnangagwa à la tête du pays.