Crédit Photo : Fabrice COFFRINI / AFP
L’ancien président de l’UEFA Michel Platini regarde en quittant le tribunal après le verdict de l’appel du Ministère public de la Confédération contre les anciens présidents de l’UEFA et de la Fifa concernant un paiement suspecté de fraude, à Muttenz près de Bâle, le 25 mars 2025.
Michel Platini et Sepp Blatter sont définitivement blanchis par la justice suisse dans l’affaire du paiement controversé de 2 millions de francs suisses. Le parquet a renoncé à faire appel, mettant fin à dix ans de procédure. Michel Platini a dénoncé une machination qui lui aurait coûté la présidence de la Fifa, tandis que son avocat, Dominic Nellen, a annoncé vouloir envisager des recours contre les responsables de l’enquête jugée injustifiée.
L’acquittement de Michel Platini et Sepp Blatter, rejugés en Suisse en mars dans l’affaire d’escroquerie qui avait brisé l’ambition du Français d’accéder à la présidence de la Fifa, est désormais définitif, faute de recours du parquet.
"Le Ministère public de la Confédération (MPC) renonce à faire recours",
acceptant donc
"le jugement rendu en première et deuxième instances"
, a indiqué le parquet suisse jeudi dans un communiqué.
En acceptant sa défaite, puisqu’il avait par deux fois réclamé un emprisonnement avec sursis contre les accusés sans convaincre les juges, le MPC met fin à dix ans d’une procédure aux lourdes implications politiques.
"Je sais que c’était une histoire pour m’empêcher d’être président de la Fifa"
, avait lancé Michel Platini après la décision d’appel, tout en estimant être désormais
pour briguer de nouvelles responsabilités.
Son avocat, Me Dominic Nellen, a déclaré jeudi que l’enquête visant le triple Ballon d’or
"n’était pas justifiée et n’aurait jamais dû être engagée"
.
"La défense va maintenant analyser les moyens juridiques à mettre en œuvre contre les responsables de la procédure",
a-t-il ajouté, estimant que son client avait été injustement écarté de la scène footballistique mondiale.
Michel Platini et Sepp Blatter étaient accusés d’avoir
"obtenu illégalement, au détriment de la Fifa, un paiement de 2 millions de francs suisses"
(1,8 million d’euros) en faveur de l’ancien capitaine légendaire des Bleus, selon le parquet.
Défense et accusation s’accordaient sur un point: Michel Platini a bien conseillé Sepp Blatter entre 1998 et 2002, lors du premier mandat du Suisse à la tête de la Fifa. Les deux hommes avaient signé en 1999 un contrat prévoyant une rémunération annuelle de 300.000 francs suisses, intégralement versée par la Fifa.
Mais en janvier 2011, l’ancien milieu international – devenu dans l’intervalle président de l’UEFA (2007-2015) –
"a fait valoir une créance de 2 millions de francs suisses"
, que l’accusation avait qualifiée de
Les deux anciens dirigeants martelaient au contraire qu’ils avaient, dès l’origine, convenu d’un salaire annuel d’un million de francs suisses, par un
oral et sans témoins, mais que la situation financière de la Fifa ne permettait pas alors d’honorer immédiatement l’intégralité de cette rémunération.
L’éclatement de l’affaire en 2015, peu après la démission de Sepp Blatter emporté par une série de scandales, avait barré la route de Michel Platini vers la présidence de la Fifa. Cette chute avait ouvert la voie à l’élection de l’Italo-Suisse Gianni Infantino, ancien bras droit du Français à l’UEFA.
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