Au Niger, une nouvelle procédure judiciaire attend l’ancien président Mohamed Bazoum. Après l’étape qui a abouti à la levée de son immunité d’ancien Chef d’Etat, il sera bientôt face à la justice pour répondre des faits de haute trahison, financement et apologie du terrorisme, les faits qui ont justement conduit à la perte de son immunité.
En détention à la villa présidentielle depuis sa chute en juillet 2023, l’ancien président nigérien sera bientôt confronté à une nouvelle épreuve. Depuis le 14 juin dernier, Mohamed Bazoum n’est plus protégé par aucune immunité et est désormais prêt pour répondre à la justice nigérienne.
Le sujet alimente les débats dans les rues de Niamey, la capitale nigérienne. Harouna Illiassou, un observateur averti de l’actualité nationale, appelle à un procès équitable et juste où les droits de la défense de M. Bazoum seront respectés. Issoufou Garba Idrissa, un autre observateur de l’actualité, invite quant à lui le pouvoir militaire à confier maintenant l’ancien président à la justice.
Pour la suite de la procédure ouverte contre lui, il faut aussi une juridiction de haut niveau. Selon le constitutionnaliste et analyste politique, Maina Boukar, c’est la Cour de Cassation qui va se charger du cas Bazoum. Il explique qu’avant le Coup d’Etat du juillet 2023, c’était la Haute Cour de justice qui était compétente pour juger le président et les ministres pour des faits commis dans l’exercice de leurs mandats.
Désormais, au Niger tout le monde attend la suite de cette affaire mais pour le moment, aucune date n’a été fixée pour la poursuite de la procédure ouverte contre l'ancien président Bazoum.
Le pouvoir du général Abdourahamane Tiani compte faire juger l’ancien dirigeant pour des faits de haute trahison, d’apologie et de financement du terrorisme. Le régime militaire avait annoncé que Mohamed Bazoum a eu des échanges avec des nationaux, des chefs d'État étrangers, et des responsables d'organisations internationales dans le but de déstabiliser le Niger.
Renversé par un coup d’Etat en juillet 2023 après un peu plus de deux ans au pouvoir, M. Bazoum et son épouse sont détenus à la résidence présidentielle à Niamey.