Crédit Photo : Adem ALTAN / AFP
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'exprimant lors d'une conférence de presse avec le président allemand après leur rencontre au complexe présidentiel d'Ankara, le 24 avril 2024.
"Il est de notre ressort de décrisper les relations entre les deux pays [Türkiye-Grèce], coincés entre deux murs, et de détruire ces murs bourrés de préjugés", a déclaré le président turc, Recep Tayyip Erdogan.
Le chef de l'Etat turc a accordé une interview exclusive au quotidien grec Kathimerini au cours de laquelle il a appelé à la décrispation des relations turco-grecques.
"Nous sommes favorables à ce que les États-Unis maintiennent une politique d'équilibre dans les relations entre la Türkiye et la Grèce",
a ajouté Erdogan.
Au sujet de la facilitation des visas par la Grèce à l'égard des citoyens turcs, qui leur permet d'entrer dans certaines îles grecques de la mer Égée selon une procédure simplifiée et rapide, Erdogan a déclaré :
Cela ne devrait pas être nécessaire et l'UE devrait accorder la libéralisation des visas à la Türkiye.
Par ailleurs, Erdogan a souligné que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a
"atteint un niveau qui rendrait Hitler envieux, en raison des méthodes de génocide qu'il a mises en œuvre."
"Est-il possible de regarder ce qu'Israël inflige à la population de Gaza depuis des mois et de considérer qu'il est légitime pour Israël de bombarder des hôpitaux, de tuer des enfants, d'opprimer des civils et de condamner des innocents à la faim, à la soif et au manque de médicaments sous divers prétextes ? Qu'a fait Hitler dans le passé ? Il a opprimé et tué des gens dans des camps de concentration. Gaza n'a-t-elle pas été transformée en prison à ciel ouvert non seulement après le 7 octobre, mais aussi des années auparavant ? Les habitants n'ont-ils pas été contraints de vivre avec des ressources limitées pendant des années, un peu comme dans un camp de concentration ? Qui est responsable des massacres les plus brutaux et les plus systématiques à Gaza après le 7 octobre ? Nous parlons d'Israël, qui prend pour cible des ambulances, frappe des points de distribution de nourriture et ouvre le feu sur des convois d'aide",
a-t-il expliqué.
Israël a tué près de 35 000 Palestiniens depuis le 7 octobre 2023. L'attaque a réduit une grande partie de Gaza à l'état de ruines, en plus de provoquer une famine et des maladies généralisées dans l'enclave soumise à un blocus depuis 2007.
Le président Erdogan a indiqué que les droits et les libertés des habitants de Gaza, en particulier leur droit à la vie, ont été violés.
"Nous défendons leurs droits. Nous défendons la paix. Israël, quant à lui, continue de violer de manière inconsidérée les résolutions des Nations unies, le droit international et les droits de l'homme",
a-t-il déclaré.
Le président turc a rappelé que la résistance palestinienne n'aurait pas été nécessaire s'il y avait eu
"un État palestinien souverain, indépendant et géographiquement intégré, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale".
"Une solution fondée sur deux États est un moyen efficace de garantir une paix durable",
a-t-il soutenu.
Et de regretter:
"Le Hamas a accepté un cessez-le-feu, mais Israël n'était pas d'accord, car il voulait occuper toute la bande de Gaza, où il poursuit ses massacres. La cruauté et les massacres se poursuivent. Nous continuons à nous efforcer de trouver une solution. Ceux qui soutiennent Israël doivent réfléchir de nouveau à tous ces événements et se ranger du côté de ceux qui défendent la paix et la tranquillité avec un sens de la responsabilité historique."
Cette semaine, le Hamas a accepté une proposition des médiateurs qatariens et égyptiens visant à mettre fin à sept mois de guerre, mais Israël l'a rejetée et a lancé une opération à Rafah, où 1,4 million de Palestiniens ont trouvé refuge.
#Grèce
#Recep Tayyip Erdogan
#Türkiye
#relation bilatérale