L’ancien président des États-Unis, Donald Trump, a publiquement contredit le Premier ministre israélien Netanyahu, qualifiant de mensonge sa déclaration selon laquelle "il n’y a pas de famine à Gaza".
Dans le même temps, Trump accuse le Hamas de bloquer l’acheminement de l’aide humanitaire. Bien qu’il sache que cette accusation n’est pas fondée, Trump pointe du doigt le Hamas, car il refuse de mettre Israël en cause.
Ce noyau dur du camp Trump, souvent jeune et radical, critique ouvertement la manière dont les intérêts israéliens priment sur ceux des États-Unis. Steve Bannon, ancien stratège en chef de Trump, soulignait récemment dans une émission radio que le soutien à Israël était quasi inexistant chez les partisans de MAGA de moins de trente ans.
Il affirmait que la volonté de Netanyahu d’entraîner les États-Unis dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient pour sauver sa carrière politique avait fortement déçu une grande partie de cette base. Toujours selon Bannon, le fait que Trump ait publiquement démenti Netanyahu pourrait accélérer l’effritement du soutien américain à Israël.
Parmi les signataires figure même Chuck Schumer, pourtant l’un des soutiens les plus fervents d’Israël. Que quarante-quatre des quarante-sept sénateurs démocrates aient signé ce courrier est révélateur d’un tournant : la critique d’Israël ne peut plus être ignorée aux États-Unis. Le fait que moins de la moitié d’entre eux votent en faveur des propositions visant à bloquer les ventes d’armes à Israël illustre toutefois une certaine hypocrisie.
Pour les stratèges politiques qui estiment que le soutien inconditionnel à Israël devient électoralement coûteux, ces sénateurs devront rendre des comptes lors des primaires de deux mille vingt-six, où les candidats pro-Israël pourraient se heurter à des adversaires critiques à l’égard de Tel-Aviv. Une bataille similaire pourrait aussi se produire au sein du camp Trump, entre les chrétiens sionistes et les partisans de MAGA.
Autre source de controverse : la possible reconnaissance de l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations unies prévue en septembre par plusieurs pays occidentaux. En réponse à l’annonce du Canada en ce sens, Trump a brandi la menace d’un durcissement des accords douaniers. Il a également minimisé l’importance de la décision de la France, affirmant que la reconnaissance de la Palestine par Emmanuel Macron n’aurait aucune conséquence.
Quant à l’ambassadeur israélien aux États-Unis, Mike Huckabee, il s’est moqué du président français sur son compte X (ex-Twitter), écrivant : "Macron a déclaré unilatéralement un ‘État palestinien’ sans préciser où il se trouverait. Je peux désormais vous annoncer que la France proposera la Riviera comme territoire pour ce nouvel État, qui s’appellera ‘Francen-Stine’."
Huckabee, qui parle comme un ambassadeur d’Israël, occupe pourtant officiellement le poste d’ambassadeur américain. Non diplomate de carrière, il est un chrétien sioniste convaincu, souvent plus pro-israélien que les Israéliens eux-mêmes. Dans sa vision du monde, "État palestinien" est synonyme de blasphème.
Bien que les États-Unis ne devraient pas changer leur position pro-israélienne à l’ONU, cette initiative est révélatrice d’un changement dans l’opinion publique américaine en faveur de la Palestine, désormais perceptible jusqu’au Congrès. Les jeunes générations d’Américains font savoir à leurs dirigeants qu’elles ne peuvent plus tolérer la complicité des États-Unis dans les crimes de guerre d’Israël. Le temps où la politique israélienne était un consensus bipartite intouchable touche à sa fin. Washington devra bientôt tenir compte de l’évolution des sentiments du peuple américain à l’égard des Palestiniens.
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