
Première femme élue présidente en Tanzanie, Samia Suluhu Hassan symbolise une avancée majeure pour le leadership féminin africain. Mais son mandat, né dans un climat de contestation, s’annonce semé d’embûches entre espoirs démocratiques, défis économiques et héritage autoritaire.
Une victoire historique pour les femmes africaines
Un événement accueilli avec enthousiasme par une grande partie de la population et salué à travers l’Afrique comme une victoire symbolique pour la représentation féminine au pouvoir.
Dans un univers politique tanzanien longtemps dominé par les hommes, son ascension incarne l’émergence d’un nouveau modèle de leadership, à la fois ferme et conciliant.
Une investiture sur fond de contestation
Derrière les célébrations, le climat politique demeure tendu. L’opposition tanzanienne a dénoncé des irrégularités électorales et accusé la Commission électorale d’avoir favorisé le parti au pouvoir.
Des accusations d’arrestations arbitraires, de pressions et de restrictions des libertés publiques ont également été rapportées durant la campagne. Dans plusieurs villes, des rassemblements spontanés ont été rapidement dispersés par les forces de l’ordre.
Ces tensions révèlent une société divisée, où la méfiance envers les institutions reste profonde.
Samia Suluhu hérite ainsi d’un pays qui aspire à la stabilité mais qui peine encore à tourner la page d’un passé autoritaire.
L’ombre de John Magufuli
Charismatique mais controversé, l’ancien président avait exercé un pouvoir jugé autoritaire, limitant les libertés politiques et médiatiques.
Certains observateurs craignent que la nouvelle présidente poursuive la ligne dure de son mentor politique. D’autres, au contraire, espèrent qu’elle saura rompre avec cette gouvernance verticale pour instaurer une véritable culture du dialogue et de la transparence.
Entre stabilité et réconciliation nationale
Dans ses premiers discours, elle a promis d’apaiser les tensions, de restaurer la confiance entre citoyens et institutions et de relancer une économie ralentie par les crises mondiales.
Mais ce statut exige aujourd’hui une gestion prudente : lutte contre la corruption, ouverture démocratique, renforcement des libertés publiques et soutien à la jeunesse.
Un test pour la démocratie et le leadership féminin africain
Sa réussite ou son échec influencera la perception du leadership féminin sur le continent, encore trop souvent confronté à des barrières culturelles et institutionnelles.
Son parcours, déjà emblématique, pourrait bien redéfinir les contours du leadership au féminin en Afrique.









