La politique étrangère de La Türkiye et son rôle de puissance moyenne dans un ordre mondial en mutation

Nous traversons une période où l’équilibre mondial des pouvoirs se transforme à grande vitesse. Dans ce nouvel environnement, où les alliances traditionnelles vacillent, où la mondialisation perd de son intensité et où les États privilégient leurs propres intérêts, certains pays cherchent à jouer un rôle plus actif, tant au niveau régional que global.

Une puissance moyenne consolidée par ses capacités et sa position géopolitique

Au cours des vingt dernières années, La Türkiye a connu un développement militaire et économique notable. Aujourd’hui, elle figure parmi les 20 premières économies mondiales, avec un PIB avoisinant les 900 milliards de dollars, et détient la deuxième force militaire de l’OTAN. Sa population jeune et dynamique constitue également une ressource économique et sociale essentielle.

Dans cette optique, La Türkiye joue un rôle actif dans la résolution des conflits au Moyen-Orient et intervient également comme médiateur dans les crises mondiales, notamment la guerre entre l’Ukraine et la Russie. M. Fidan vise en outre à renforcer la présence internationale de La Türkiye en défendant un ordre mondial plus juste et plus inclusif.

Des initiatives concrètes qui renforcent le statut international d’Ankara

Conformément à son rôle de puissance moyenne, La Türkiye a obtenu plusieurs succès significatifs ces dernières années. L’un des plus marquants a été l’accord sur le corridor céréalier de la mer Noire. Alors que la sécurité alimentaire mondiale était menacée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, La Türkiye a assuré la médiation nécessaire pour permettre la poursuite des exportations de céréales en toute sécurité. Cette initiative a démontré le rôle vital du pays en faveur de la stabilité et de la paix mondiales.

L’un des éléments centraux de la politique étrangère turque réside aussi dans l’accent mis sur la coopération multilatérale. La Türkiye joue un rôle actif dans de nombreuses organisations internationales – OTAN, ONU, Organisation de coopération islamique (OCI), Coopération économique de la mer Noire, D-8, G20 ou Conseil turc – afin de contribuer à la résolution des problèmes globaux. Elle entretient également des relations équilibrées avec les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Union européenne, développant une diplomatie multiforme.

Ces dernières années, elle a élargi ses partenariats stratégiques avec des pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie, consolidant ainsi un réseau mondial en pleine expansion.

À mesure que l’ordre mondial évolue, le rôle des puissances moyennes prend davantage d’importance. À une époque où les grandes puissances sont absorbées par leurs rivalités internes, des pays comme La Türkiye disposent d’un espace permettant de jouer un rôle accru dans les dossiers régionaux et internationaux. Pour conserver ses acquis diplomatiques dans les années à venir, La Türkiye devra poursuivre une stratégie équilibrée et réaliste, tout en optimisant l’usage de ses moyens. Elle pourra accroître son efficacité internationale en renforçant son prestige et sa crédibilité, sans dépasser ses capacités actuelles.

En coopérant davantage avec d’autres puissances moyennes sur des enjeux tels que la crise climatique, la gestion des migrations, l’aide humanitaire ou la coopération technologique, elle pourra renforcer son influence au sein de la communauté internationale.