Guerre, paix, spoliation…

09:2616/10/2025, jeudi
Levent Yılmaz

L’un des principaux sujets de cette semaine est sans conteste le cessez-le-feu à Gaza. Même si le président américain Trump tente de le présenter comme un "accord de paix" et d’en revendiquer la paternité dans un jeu de mise en scène politique, il ne fait aucun doute que le monde entier connaît et reconnaît le rôle déterminant joué par Erdoğan et par Türkiye dans ce processus. Le vrai enjeu derrière le cessez-le-feu à Gaza Depuis le premier jour, Türkiye a maintenu la question du génocide et de

L’un des principaux sujets de cette semaine est sans conteste le cessez-le-feu à Gaza. Même si le président américain Trump tente de le présenter comme un
"accord de paix"
et d’en revendiquer la paternité dans un jeu de mise en scène politique, il ne fait aucun doute que le monde entier connaît et reconnaît le rôle déterminant joué par Erdoğan et par Türkiye dans ce processus.

Le vrai enjeu derrière le cessez-le-feu à Gaza


Depuis le premier jour, Türkiye a maintenu la question du génocide et de l’occupation à Gaza à l’ordre du jour, la portant sur toutes les tribunes, y compris celle des Nations unies. Son rôle dans l’instauration de ce cessez-le-feu restera crucial pour la suite. Car aujourd’hui, ce qui a été obtenu n’est qu’un arrêt temporaire des combats. Quant à la fiabilité d’Israël dans le respect de cet accord, il y a de quoi douter.


L’après-guerre : reconstruction, justice et ressources


Si le cessez-le-feu devient permanent, de nouveaux dossiers majeurs s’ouvriront : la reconstruction de Gaza, la mise en œuvre d’une solution à deux États, le retour d’Israël à ses frontières de 1967 (même si, à mon sens, celles de 1947 devraient prévaloir, mais l’ONU en a décidé autrement), et enfin la délimitation des zones économiques exclusives en Méditerranée orientale, afin d’identifier les ressources sous-marines appartenant légitimement aux Palestiniens.


Par ailleurs, il ne faut pas oublier la nécessité de juger et de condamner Netanyahu et son cabinet, considérés comme des criminels de guerre par toute personne dotée d’un minimum de conscience. Israël doit également indemniser les habitants de Gaza pour les crimes commis et les destructions causées.


La mémoire et les cartes : un vol au fond de la mer


Permettez-moi de raviver un peu la mémoire. Le 15 mai 2021, j’avais publié dans cette même chronique un article intitulé
"La question palestinienne dans la stratégie israélienne en Méditerranée orientale"
. J’y reprenais la carte utilisée plus tard par le président Erdoğan lors de son discours à l’ONU, en posant cette question :

Pourquoi Israël a-t-il tout fait pour minimiser la connexion maritime de la Palestine ?

J’y notais alors que si Israël n’avait pas éloigné la Palestine de la côte méditerranéenne, les champs gaziers Tamar, Leviathan, Dalit, Mari-B, Tanin, Karish et Noa — représentant environ un trillion de mètres cubes de gaz naturel — appartiendraient aujourd’hui à la Palestine.


Imaginons maintenant que la Palestine possède et exploite ces champs, commercialisant son propre gaz. Elle n’aurait alors aucun problème économique et n’aurait pas besoin des "plans immobiliers" de Trump pour sa reconstruction.


C’est pourquoi l’arrêt du génocide par Israël ne suffit pas : il doit aussi mettre fin à la spoliation qu’il mène, à la fois sur terre et en mer.

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