Un contrat historique de 11,5 milliards d’euros avec Londres marque un revers pour l’industrie navale française.
La Norvège a retenu l’offre britannique pour l’acquisition de ses futures frégates, dans le cadre d’un contrat évalué à 11,5 milliards d’euros.
Ce choix constitue un nouveau revers pour le français Naval Group, déjà écarté récemment d’un méga-contrat de sous-marins au Canada.
" La Norvège va acheter des frégates britanniques pour notre défense"
dans le cadre d’un partenariat stratégique avec le Royaume-Uni, a annoncé le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre, dimanche lors d’une conférence de presse à Oslo.
La commande porte sur au moins cinq navires de Type 26 construits par BAE Systems, pour une valeur de 10 milliards de livres (11,5 milliards d’euros), selon les autorités britanniques.
Outre le Royaume-Uni et la France avec ses frégates de défense et d’intervention (FDI) proposées par Naval Group, l’Allemagne et les États-Unis étaient également en compétition. Les modèles britanniques et français étaient considérés comme favoris pour ce contrat âprement disputé.
"Nous venons de conclure un accord de 10 milliards de livres avec la Norvège pour exporter nos frégates Type 26, parmi les meilleures au monde. Cet accord assurera des milliers d’emplois au Royaume-Uni, des apprentis aux ingénieurs"
, s’est félicité le Premier ministre britannique Keir Starmer sur X.
Ces derniers mois, Keir Starmer, Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz se sont rendus en Norvège pour promouvoir les offres de leurs industriels.
La décision, qui doit encore être entérinée par le Parlement norvégien alors que des législatives sont prévues le 8 septembre, représente une nouvelle déception pour Naval Group. Le constructeur français a déjà été écarté par le Canada au profit de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) et du sud-coréen Hanwha Ocean pour un contrat portant sur 12 sous-marins.
Naval Group a réagi dimanche en affirmant
"prendre acte du choix de la Norvège de ne pas avoir sélectionné la FDI pour son futur programme de frégates, à l’issue d’une compétition intense".
Une porte-parole a ajouté:
"C’est un choix souverain que nous respectons, et qui ne remet aucunement en cause les capacités de la frégate FDI, déjà sélectionnée par deux marines européennes membres de l’Otan, la France et la Grèce"
.
Controverse autour des composants israéliens
Les frégates de Type 26 ont toutefois suscité des critiques en Norvège, notamment en raison de composants israéliens fournis par Elbit Systems. Ce groupe avait été exclu en 2009 du portefeuille du fonds souverain norvégien en raison de son rôle dans la construction de la barrière de séparation en Cisjordanie.
"La Norvège ne peut pas acheter de systèmes de défense liés à une économie génocidaire"
, a dénoncé sur Facebook Bjørnar Moxnes, responsable du parti communiste Rødt.
Membre de l’Otan, la Norvège se présente comme
"les yeux et les oreilles"
de l’Alliance dans le Grand Nord, où elle partage une frontière maritime en mer de Barents avec la Russie et fait face à la flotte du Nord de Moscou.
Identiques à celles de la Royal Navy, les frégates britanniques seront livrées à partir de 2030 et disposeront de capacités avancées de lutte anti-sous-marine.
"Ce sont les performances et l’étroitesse du partenariat qui ont fondé notre conviction commune que la frégate britannique est la meilleure, ainsi que l’intégration très étroite entre la marine norvégienne et la marine britannique au fil du temps"
, a insisté Jonas Gahr Støre.
Selon le ministère britannique de la Défense,
"le plus important contrat d’armement de l’histoire de la Norvège prévoit une flotte commune de 13 frégates anti-sous-marines — huit britanniques et au moins cinq norvégiennes — qui opéreront conjointement en Europe du Nord, renforçant considérablement le flanc nord de l’Otan"
.
Le contrat devrait générer environ 4.000 emplois au Royaume-Uni.
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