La première économie européenne confrontée à une morosité persistante du marché du travail.
En Allemagne, le nombre de chômeurs a franchi en août la barre des 3 millions, une première depuis février 2015, selon les données publiées vendredi par l’Agence fédérale pour l’emploi.
Ce seuil symbolique illustre les difficultés conjoncturelles qui pèsent sur le marché du travail dans la première économie européenne.
En données brutes, 3,03 millions de personnes étaient inscrites au chômage, soit 46.000 de plus qu’en juillet et 153.000 de plus qu’il y a un an. Le taux de chômage corrigé des variations saisonnières (CVS) est resté stable à 6,3%.
"Il s'est produit en août ce que nous attendions: en raison de la pause estivale, le nombre de chômeurs est passé au-dessus de la barre des 3 millions"
, a expliqué la présidente de l’Agence fédérale pour l’emploi, Andrea Nahles.
La dernière fois qu’un mois d’août avait dépassé ce seuil remonte à 2010, selon les archives de l’agence. Ces chiffres, bien que marqués par des effets saisonniers, ont immédiatement suscité un vif débat public, repris en une par le quotidien populaire Bild.
Andrea Nahles a souligné que
"le marché du travail reste marqué par la morosité économique des dernières années"
, alors que les entreprises multiplient les annonces de plans sociaux et réduisent leurs projets d’embauches. Elle a toutefois noté que certains secteurs, tels que la santé et la fonction publique,
"continuent d’afficher une croissance significative de l’emploi"
, contrairement à l’industrie manufacturière et au travail intérimaire, en recul.
Du côté du patronat, la réaction a été cinglante.
"Ces trois millions de chômeurs en août sont surtout un constat d’échec face au refus de réformes de ces dernières années"
, a dénoncé Rainer Dulger, président de la fédération patronale BDA, appelant à un véritable
"automne des réformes".
Le gouvernement de coalition dirigé par le chancelier conservateur Friedrich Merz, critiqué pour son démarrage poussif au printemps, est désormais attendu à la rentrée avec des réformes fiscales et sociales promises pour relancer une économie en perte de vitesse.
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