
Quatre pays d'Afrique, dont le Nigéria, le Kenya, la Somalie et le Soudan du Sud, devraient manquer d'aliments d'urgence prêts à l'emploi au cours des trois prochains mois en raison de la réduction de l'aide, a averti, jeudi, l'ONG "Save the Children", ajoutant que si les déficits ne sont pas comblés, les enfants souffrant de malnutrition sévère seront exposés à un risque de décès.
La même source souligne qu'au cours des 30 dernières années, cet aliment thérapeutique d'urgence a sauvé la vie de millions d'enfants souffrant de malnutrition aiguë, affirmant qu'un enfant sévèrement sous-alimenté a neuf fois plus de risques de mourir d'infections courantes qu'un enfant bien nourri.
Et d'ajouter que le pays a besoin d'au moins 629 000 cartons d'ATPE pour soigner les enfants souffrant d'émaciation sévère (ou dangereusement maigres pour leur taille) pendant la période de soudure de juin à novembre, entre les récoltes.
L'organisation indique que les enfants du nord du Kenya, en particulier dans le comté de Turkana, sont de plus en plus vulnérables à la malnutrition et à l'insécurité alimentaire croissantes en raison des sécheresses et des inondations répétées, précisant que pendant la saison des pluies au Kenya, qui se déroule de mars à mai, la situation devait se détériorer, avec environ 2,8 millions de personnes susceptibles de connaître une insécurité alimentaire aiguë élevée, soit une augmentation de 6 % de la population classée en situation de crise ou pire.
Au Kenya, environ 105 000 cartons d'ATPE sont nécessaires pour soigner les enfants souffrant de malnutrition sévère jusqu'à fin 2025, poursuit l'ONG. Alors qu'au Nigéria, Save the Children a déclaré avoir besoin d'au moins 3 000 cartons d'ATPE par mois pour ses programmes de lutte contre la malnutrition en cours, mais d'importantes réductions budgétaires en 2025 ont multiplié la gravité des besoins et limité l'accès à une aide vitale indispensable.
Cependant, seul un tiers des enfants nécessitant un traitement pour malnutrition aiguë sévère au Soudan du Sud ont reçu un traitement entre janvier et juillet, en raison de la fermeture de 15 % des centres de nutrition suite à des réductions budgétaires et à des lacunes dans la prestation de services de première ligne, a indiqué l'agence humanitaire, conclut Save the Children.