Après plus d'une décennie de tensions politiques et sociales, Bahreïn s'efforce de suivre le rythme de ses riches voisins du Golfe qui lui ont accordé une aide de quelque 10 milliards de dollars pour doper son économie.
La tâche n'est pas simple pour cet archipel voisin du Qatar, riche en gaz, et relié par un pont à l'Arabie saoudite, allié clé et plus grand exportateur de pétrole au monde. Les Émirats arabes unis, autre gros producteur de pétrole doté d'une industrie financière et d'un tourisme développés, ne sont qu'à un court trajet en avion.
Petit producteur de pétrole non membre de l'OPEP, Bahreïn cherche à réduire sa dépendance au pétrole qui représente 80% de ses revenus, dont une grande partie provient du raffinage.
Les principes sont clairs: nous voulons nous développer plus vite que le reste du monde.
A récemment déclaré Khaled Ibrahim Houmaidane, directeur général du Conseil de développement économique de Bahreïn, à des journalistes à Manama.
"Plus propice"
Un grand coup de pouce pourrait venir d'un événement inattendu: l'annonce le 10 mars d'un rapprochement entre l'Arabie saoudite, un proche allié de Bahreïn, et l'Iran, accusé par Manama d'avoir attisé les troubles consécutifs au soulèvement de 2011.
Dans la foulée de l'accord conclu sous l'égide de la Chine pour rétablir les relations diplomatiques et mettre fin à sept ans de rupture entre ces deux poids lourds du Moyen-Orient, Téhéran s'est déclaré favorable à un rétablissement des liens avec Bahreïn.
Constitué d'une grande île et d'une trentaine d'autres plus petites, Bahreïn a été un protectorat britannique jusqu'en 1971, devenant un centre financier. Mais la concurrence régionale accrue, principalement des Émirats et du Qatar, ainsi que l'instabilité politique et les défis économiques, en particulier après la chute des cours mondiaux du pétrole en 2014, ont nui à Bahreïn.
Le soulèvement de 2011, dans le sillage du Printemps arabe, s'est achevé par une répression contre les manifestants qui avaient demandé un gouvernement élu, menaçant la mainmise de la monarchie sur le pouvoir.
Préoccupations des investisseurs
En 2018, de riches pays du Golfe (Arabie saoudite, Émirats et Koweït) ont accepté de soutenir les objectifs économiques de Bahreïn en lui accordant des prêts d'une valeur de 10 milliards de dollars.
Le pays a notamment aménagé un nouveau terminal dans son aéroport international dont la capacité a plus que doublé pour accueillir jusqu'à 14 millions de passagers par an. Et il a construit l'un des plus grands centres de conférence de la région, pour attirer événements internationaux et visiteurs.
Nombre de visiteurs viennent à Bahreïn en empruntant le pont de 25 km qui sépare l'archipel de l'Arabie saoudite, où l'alcool est interdit, contrairement à son voisin. Manama souhaite que le tourisme contribue à hauteur de 11,4 % du PIB d'ici 2026, contre environ 7% actuellement.
Grand allié de l'Occident, Bahreïn abrite également la cinquième flotte américaine et jouit d'une position stratégique le long des principales routes maritimes, ce qui en fait une importante plate-forme logistique du Moyen-Orient, mais le place également au coeur des conflits régionaux.