Bangladesh: deux dirigeants de l'opposition condamnés à des peines de prison

19:1328/12/2023, jeudi
AFP
La Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, s'adressant à un rassemblement lors d'une campagne électorale à Sylhet le 20 décembre 2023, en prévision des élections générales.
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La Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, s'adressant à un rassemblement lors d'une campagne électorale à Sylhet le 20 décembre 2023, en prévision des élections générales.

Un ancien chef de l'armée de l'air et un ancien ministre, dirigeants du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), principale formation d'opposition, ont été condamnés jeudi à des peines de prison, alors que la campagne de répression contre l'opposition s'est intensifiée à l'approche des élections générales du 7 janvier.

Altaf Hossain Chowdhury, qui a dirigé l'armée de l'air du Bangladesh jusqu'à 1995 avant de rejoindre le BNP, principal parti d'opposition à la Ligue Awami au pouvoir de la Première ministre Sheikh Hasina, fait partie de huit personnes condamnées à 21 mois de prison jeudi par un tribunal de Dacca.


L'ancien ministre des Eaux Hafizuddin Ahmed, également dirigeant du BNP, fait partie de ces huit militants condamnés pour incitation à la violence lors des importantes manifestations en 2011 au cours desquelles des voitures avaient été brûlées.

"Ils ont été condamnés à des peines de 21 mois de prison chacun"
, a déclaré à l'AFP le procureur Abdullah Abu.

L'opposition a accusé les tribunaux de suivre les instructions du gouvernement leur ordonnant, selon elle, d'emprisonner les opposants à Mme Hasina avant les élections du 7 janvier, et dénoncé les chefs d'accusation, les jugeant
"dénués de fondement, faux et montés de toutes pièces".

Le BNP et le Jamaat-e-Islami, le plus important parti islamiste du pays, ainsi que d'autres petits partis, ont décidé de boycotter les élections, estimant qu'elles ne seraient pas libres et honnêtes.

Les deux partis ont organisé des manifestations monstres en 2023, exigeant que Mme Hasina, qui brigue un quatrième mandat, démissionne et charge un gouvernement intérimaire neutre de superviser les élections.


Selon le BNP, plus de 25.000 membres de l'opposition, y compris tous ses cadres dirigeants, ont été arrêtés depuis septembre. Le gouvernement conteste ces chiffes, affirmant que 11.000 personnes ont été arrêtées.


"Jusqu'à présent, les tribunaux de première instance ont inculpé et condamné au moins 1.561 militants et dirigeants du BNP au cours des trois derniers mois"
, a déclaré à l'AFP le chef du service juridique du BNP Kayser Kamal.

"Certains de ces tribunaux prononcent des jugements politiquement motivés visant les dirigeants et militants de l'opposition sur instruction du gouvernement",
a-t-il ajouté.

Le procureur Abdullah Abu a rejeté les accusations de M. Kamal, affirmant qu'il y avait des preuves indiscutables à charge contre les personnes jugées et condamnées.

"Ils ont commis des crimes. C'est pourquoi ils ont été condamnés",
a-t-il dit.

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