Bruxelles met la pression sur Paris après le gel de la réforme des retraites

11:2316/10/2025, jeudi
AA
Le commissaire européen à l'Économie et à la Productivité, Valdis Dombrovskis, pose pour une photo le 15 octobre 2025 à Washington, DC.
Crédit Photo : OLIVER CONTRERAS / AFP
Le commissaire européen à l'Économie et à la Productivité, Valdis Dombrovskis, pose pour une photo le 15 octobre 2025 à Washington, DC.

La suspension de la réforme des retraites décidée par le gouvernement français continue de susciter des réactions à Bruxelles. Le commissaire européen à l’Économie, Valdis Dombrovskis, a averti, ce mercredi, que ce report aurait "des conséquences budgétaires importantes", et que la France devra présenter des mesures concrètes pour respecter ses engagements de réduction du déficit.

Cité par la presse française, le responsable européen affirme suivre
"avec attention"
le débat en cours à Paris sur le budget 2026. Il insiste en particulier sur les implications du gel de la réforme, qui devait entrer en vigueur progressivement à partir de l’an prochain. Selon lui, ce report aura un impact significatif sur l’équilibre budgétaire, et doit donc être compensé par des ajustements crédibles.

"Il est important que des mesures soient prises pour respecter ses engagements"
, a-t-il déclaré, en référence aux cibles fixées par le gouvernement français : un déficit public à 4,7 % du PIB en 2026, puis 3 % en 2029. Des objectifs qui sont au cœur du programme de stabilité présenté à Bruxelles au printemps dernier.

Une dette croissante


L’avertissement de Valdis Dombrovskis intervient alors que le budget 2026 n’est pas encore voté. Plusieurs mesures d’économies ont été annoncées par le Premier ministre Sébastien Lecornu, dont le gel des retraites de base et des prestations sociales, ainsi que des hausses d’impôts sur les plus aisés. Mais pour Bruxelles, cela pourrait ne pas suffire si le levier structurel des retraites reste inutilisé.


La France, déjà sous surveillance des agences de notation et confrontée à une dette publique croissante, se heurte désormais à une exigence supplémentaire venue de l’Union européenne.

Si Paris refuse d’agir sur les retraites, il lui faudra trouver ailleurs les moyens de boucler un budget conforme aux règles communes. Une équation politique et financière de plus en plus difficile à résoudre, à quelques semaines d’échéances budgétaires cruciales.


Selon les dernières données présentées par Bercy, le déficit public devrait atteindre 5,4 % du PIB en 2025, avant de redescendre à 4,7 % en 2026 si les mesures annoncées sont mises en œuvre.

La dette publique française dépasse déjà 113 % du PIB et l’État prévoit d’emprunter 310 milliards d’euros en 2026, un montant record, soit 10,1 % du PIB, pour financer à la fois son déficit et le remboursement de ses dettes arrivant à échéance.


A lire également:






#​​​​​​​France
#budget de l'État français
#dérapage du déficit public de la France
#économie française
#Union Européenne (UE)