
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a de nouveau exprimé, mardi, sa ferme condamnation de la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza, qu’il a qualifiée sans détour de “génocide”.
Lors d’une conférence de presse tenue au palais présidentiel du Planalto, à la veille de sa visite d’État en France, Lula a dénoncé la brutalité de l’offensive israélienne.
Depuis le début de la guerre en octobre 2023, le Brésil milite activement pour un cessez-le-feu durable, condition essentielle à l’acheminement d’une aide humanitaire soutenue. Lula et son gouvernement n’ont cessé de critiquer la stratégie militaire du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, que le chef d’État a récemment accusé d’agir par vengeance contre le peuple palestinien.
Le ministère brésilien des Affaires étrangères a également publié plusieurs communiqués mettant en cause la légitimité juridique et morale des opérations israéliennes. Mauro Vieira, ministre des Affaires étrangères, a qualifié la situation à Gaza de “carnage” lors de récentes auditions parlementaires. Brasilia exige un retrait total des troupes israéliennes de Gaza et dénonce les blocages humanitaires persistants, alors que l’ONU alerte sur un risque imminent de famine.
Selon les autorités de santé de Gaza, plus de 54 600 Palestiniens ont été tués depuis le début du conflit, dont une majorité de femmes et d’enfants. En novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Israël est également poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour génocide.
Visite stratégique de Lula en France dans un contexte tendu
C’est dans ce climat diplomatique tendu que Lula est arrivé ce mercredi en France pour une visite d’État, la première d’un président brésilien depuis 2012. À partir de jeudi, il rencontrera Emmanuel Macron pour discuter des relations bilatérales, mais aussi de la guerre à Gaza, du conflit en Ukraine et des tensions commerciales liées à l’héritage politique de Donald Trump.
Dans un communiqué, l’Élysée a insisté sur l’importance de resserrer les liens avec le Brésil, un acteur clé du Sud global et président en exercice des BRICS cette année. Après avoir accueilli Macron à Brasilia en mars, Lula sera reçu à l’Élysée pour un déjeuner en tête-à-tête, suivi d’un dîner d’État. Plus d’une douzaine d’accords de coopération devraient être signés.
Le président brésilien participera également à un sommet économique à Monaco le 8 juin, avant de rejoindre Emmanuel Macron à Nice pour l’ouverture de la 3e Conférence des Nations unies sur les océans.
Il a accusé Israël de refuser cette reconnaissance et de multiplier les attaques contre les territoires palestiniens, y compris en Palestine occupée, où les colons ciblent régulièrement les agriculteurs.
La visite en France pourrait aussi permettre à Lula d’appuyer une initiative franco-saoudienne à l’ONU prévue mi-juin, visant à relancer le processus de paix israélo-palestinien sur la base d’une solution à deux États. Dans ce contexte, la voix du Brésil, très écoutée au sein du Sud global, pourrait s’avérer décisive.