En Côte d'Ivoire, le surf gagne en popularité

12:006/03/2025, Perşembe
AFP
Souleymane Sidibé, de Côte d'Ivoire, participe à l'Africa Surf Tour 2025 sur la plage d'Assinie, le 22 février 2025.
Crédit Photo : Issouf SANOGO / AFP
Souleymane Sidibé, de Côte d'Ivoire, participe à l'Africa Surf Tour 2025 sur la plage d'Assinie, le 22 février 2025.

Avec ses plages propices aux vagues, la Côte d'Ivoire tente de s'imposer sur la scène africaine du surf. Mais le manque de moyens et de soutien complique l'essor de ce sport.

Sur la plage ivoirienne d'Assinie, où il a grandi, Souleymane Sidibé observe les vagues tout en appliquant de la cire sur sa planche pour éviter de glisser. Dans quelques minutes, il devra convaincre le jury d'une compétition africaine de surf qu'il a l'étoffe d'un futur champion.


Avec un littoral de 570 km bordant l'Atlantique et des vagues parfois impressionnantes, la Côte d'Ivoire tente de se faire une place sur la scène africaine de cette discipline, dominée par l'Afrique du Sud, le Maroc et le Sénégal.


Fin février, la plage d'Assinie, située à 80 kilomètres d'Abidjan, a accueilli pour la première fois un tournoi continental, l'"Africa Surf Tour", symbole de l'essor de ce sport dans le pays.


"Ces dernières années, de plus en plus de personnes se sont mises au surf"
, affirme Souleymane Sidibé.

Face à cet engouement, cet athlète de 30 ans a créé une ONG pour démocratiser la discipline et a ouvert son école, la "Souley Surf School", qui vient s'ajouter aux quelques clubs existant depuis 2017.


Ce samedi matin, parmi les dizaines de supporters, de jeunes surfeurs amateurs, drapeau ivoirien à la main, ont dû, comme lui, se former en imitant les plus expérimentés.

"Je suis venu regarder pour apprendre"
, confie Kouadio Daniel Koffi, 22 ans, attentif aux
"take-off"
, aux
"roller"
et aux autres figures réalisées par son modèle, l'un des rares professionnels de sa génération en Côte d'Ivoire.

Un sport en quête de reconnaissance


Il est essentiel de
"mettre les surfeurs africains en avant"
, estime Oumar Seye, président sénégalais de la Confédération africaine de surf (ASC), qui a organisé la compétition.

En Afrique,
"on a des super vagues, un beau littoral, tout ce qu’il faut pour que ce sport prenne de l'ampleur"
, assure-t-il.

Souleymane Sidibé reconnaît qu'il doit voyager pour progresser, mais il loue aussi les atouts de la plage d'Assinie, où les vagues se brisent près du rivage, lui permettant d'affiner sa technique.


Cependant, en Côte d'Ivoire, comme au Ghana et au Liberia, d'autres pays émergents du surf en Afrique de l'Ouest, les obstacles restent nombreux.


Un défi économique et logistique


"Obtenir des visas pour participer à des compétitions en Europe ou ailleurs est très difficile, car nous n'avons pas de sponsors"
, déplore Guy Constantin Bouillaud, un surfeur ivoirien de 29 ans, à sa sortie de l'eau.

À quelques mètres de lui, le Libérien Carlos Watson, 21 ans, attend son tour en longeant la mer.


"Mon objectif dans cette compétition est de faire connaître le Liberia",
explique-t-il.
"Mais c'est très difficile pour un Libérien de participer à des compétitions internationales et d'atteindre un niveau de champion."

Dans ce pays parmi les plus pauvres d'Afrique,
"tout le monde s'autofinance"
, précise-t-il.

Un autre frein majeur est le prix du matériel.

En Côte d'Ivoire, The West Factory est le premier et unique atelier du pays à fabriquer des planches de surf depuis 2014. Une initiative révélatrice de l'intérêt grandissant pour ce sport, mais dont les produits restent accessibles à une élite.


Situé dans un quartier d'Abidjan, l'atelier produit entre 50 et 60 planches par an, vendues entre 350 000 et 500 000 francs CFA (533 à 762 euros), soit cinq à sept fois le salaire minimum mensuel en Côte d'Ivoire.


Certains matériaux, comme la résine, le pain de mousse et la fibre de verre, doivent être importés d'Afrique du Sud.


En conséquence, de nombreux surfeurs amateurs s'entraînent avec des planches d'occasion obtenues par dons.


Sur les 46 participants de l'Africa Surf Tour d'Assinie, seuls cinq parviennent à vivre de ce sport: le Sud-Africain Paul Sampson, vainqueur, et quatre Sénégalais, dont Chérif Fall, un espoir de la discipline.

"Mon ambition est de me qualifier aux Jeux olympiques",
affirme le Dakarois, installé aujourd'hui en Californie.

Pour lui,
"que l'on soit champion au Sénégal ou en Côte d’Ivoire, il faut voyager pour acquérir de l'expérience et affronter la concurrence".

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