
Avec ses plages propices aux vagues, la Côte d'Ivoire tente de s'imposer sur la scène africaine du surf. Mais le manque de moyens et de soutien complique l'essor de ce sport.
Sur la plage ivoirienne d'Assinie, où il a grandi, Souleymane Sidibé observe les vagues tout en appliquant de la cire sur sa planche pour éviter de glisser. Dans quelques minutes, il devra convaincre le jury d'une compétition africaine de surf qu'il a l'étoffe d'un futur champion.
Avec un littoral de 570 km bordant l'Atlantique et des vagues parfois impressionnantes, la Côte d'Ivoire tente de se faire une place sur la scène africaine de cette discipline, dominée par l'Afrique du Sud, le Maroc et le Sénégal.
Fin février, la plage d'Assinie, située à 80 kilomètres d'Abidjan, a accueilli pour la première fois un tournoi continental, l'"Africa Surf Tour", symbole de l'essor de ce sport dans le pays.
Face à cet engouement, cet athlète de 30 ans a créé une ONG pour démocratiser la discipline et a ouvert son école, la "Souley Surf School", qui vient s'ajouter aux quelques clubs existant depuis 2017.
Un sport en quête de reconnaissance
Souleymane Sidibé reconnaît qu'il doit voyager pour progresser, mais il loue aussi les atouts de la plage d'Assinie, où les vagues se brisent près du rivage, lui permettant d'affiner sa technique.
Cependant, en Côte d'Ivoire, comme au Ghana et au Liberia, d'autres pays émergents du surf en Afrique de l'Ouest, les obstacles restent nombreux.
Un défi économique et logistique
À quelques mètres de lui, le Libérien Carlos Watson, 21 ans, attend son tour en longeant la mer.
En Côte d'Ivoire, The West Factory est le premier et unique atelier du pays à fabriquer des planches de surf depuis 2014. Une initiative révélatrice de l'intérêt grandissant pour ce sport, mais dont les produits restent accessibles à une élite.
Situé dans un quartier d'Abidjan, l'atelier produit entre 50 et 60 planches par an, vendues entre 350 000 et 500 000 francs CFA (533 à 762 euros), soit cinq à sept fois le salaire minimum mensuel en Côte d'Ivoire.
Certains matériaux, comme la résine, le pain de mousse et la fibre de verre, doivent être importés d'Afrique du Sud.
En conséquence, de nombreux surfeurs amateurs s'entraînent avec des planches d'occasion obtenues par dons.