
Le président du Tribunal pour Gaza et ancien rapporteur spécial de l’ONU pour la Palestine, Richard Falk, a déclaré que la population de Gaza vit une situation désespérée nécessitant une intervention immédiate.
Concernant la prochaine session du Tribunal pour Gaza prévue en octobre à Istanbul, Falk a expliqué que l’objectif était de constituer un dossier solide permettant de démontrer la dimension criminelle des événements. Il a rappelé que la session de Sarajevo, en mai 2025, avait déjà permis de recueillir des preuves essentielles.
Selon lui, le Tribunal, qui fonctionne avec un “jury de conscience”, ne se limite pas aux règles strictes d’une juridiction classique, il privilégie la quête de justice plutôt que l’application technique du droit. Falk a souligné que l’initiative visait aussi à renforcer les mouvements de solidarité internationale, à faire pression sur les gouvernements pour qu’ils agissent contre le génocide, et à utiliser les mécanismes onusiens, tels que la Résolution pour la paix ou le principe de responsabilité de protéger, afin de provoquer des changements concrets dans les plus brefs délais.
Créé à Londres en novembre 2024, le Tribunal pour Gaza se définit comme un tribunal populaire indépendant, né en réaction à l’inaction des instances judiciaires internationales. Il examine les actes commis à Gaza par Israël sous l’angle du génocide, de l’apartheid et des crimes de guerre, en s’appuyant sur le droit international, les droits humains et une responsabilité morale universelle.
Son objectif est de produire un registre historique solide et des jugements à la fois juridiquement fondés et moralement légitimes, indépendamment des institutions officielles. Il se compose d’un comité exécutif, de trois chambres d’experts, d’un conseil consultatif, d’un jury de conscience ainsi que de services administratifs et de soutien.
En mai 2025, lors d’une session publique de quatre jours à Sarajevo, le Tribunal a entendu de nombreux témoins, journalistes, universitaires et spécialistes. Sa décision finale sera rendue en octobre 2025 à Istanbul, sur la base de l’ensemble des preuves et témoignages recueillis.