France et Indonésie appellent à un cessez-le-feu permanent à Gaza

La rédaction avec
12:2129/05/2025, jeudi
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Le président français Emmanuel Macron et le président indonésien Prabowo Subianto, à Magelang, dans le centre de Java, le 29 mai 2025.
Crédit Photo : Ludovic MARIN / AFP
Le président français Emmanuel Macron et le président indonésien Prabowo Subianto, à Magelang, dans le centre de Java, le 29 mai 2025.

La France et l’Indonésie appellent à un cessez-le-feu durable à Gaza pour garantir paix et sécurité dans la région. Elles dénoncent la reprise des combats et la situation humanitaire catastrophique, notamment pour un million d’enfants. Les deux pays réclament la libération des otages détenus par le Hamas et d’autres prisonniers, tout en exigeant qu’Israël rétablisse l’accès à l’eau, à l’électricité et à l’aide humanitaire. Ils soutiennent l’initiative arabe pour la reconstruction de Gaza sous gouvernance de l’Autorité palestinienne et condamnent toute expulsion forcée ou annexion de territoires palestiniens. La déclaration dénonce également les violences en Cisjordanie et appelle à respecter les droits du peuple palestinien dans le cadre de la solution à deux États. La France et l’Indonésie soutiennent enfin la conférence internationale de l’ONU pour une feuille de route vers la paix.

"Un cessez-le-feu de longue durée est la seule voie crédible pour une paix et une sécurité durables dans la région"
: cette déclaration conjointe, rendue publique mercredi 28 mai depuis Djakarta, s’inscrit dans la tournée du président français Emmanuel Macron en Asie du Sud-Est.

Dans un communiqué commun, Emmanuel Macron et son homologue indonésien Prabowo Subianto ont
"condamné la reprise de la guerre à Gaza"
, qu’ils qualifient de
"recul dramatique pour la population de Gaza, les otages, leurs familles et l’ensemble de la région"
. Avec plus de 50 000 morts recensés, majoritairement des civils, la déclaration appelle à un
"retour immédiat au cessez-le-feu"
et à la "libération de tous les otages détenus par le Hamas, ainsi que des prisonniers détenus par Israël en violation du droit international".

La situation humanitaire dans la bande de Gaza est qualifiée de
"désastreuse"
. Paris et Djakarta alertent sur un
"risque sévère de famine, d’épidémie et de mortalité"
, en particulier pour
"un million d’enfants".
Elles exigent qu’Israël
"rétablisse l’accès à l’eau et à l’électricité"
et
"autorise immédiatement l’acheminement de l’aide humanitaire".

Les deux pays affirment leur volonté d’
"agir conjointement à Gaza"
dans la phase d’après-guerre, pour soutenir la reconstruction, la gouvernance et la sécurité. Ils dénoncent également les attaques visant le personnel humanitaire, y compris des membres des Nations unies, rappelant que
"les travailleurs humanitaires ne doivent jamais être une cible".

Soutenant
"l’initiative arabe sur le plan de reconstruction pour Gaza"
, la France et l’Indonésie estiment qu’elle
"doit ouvrir la voie à une nouvelle gouvernance palestinienne de Gaza, dirigée par l’Autorité palestinienne"
, à condition qu’un cessez-le-feu durable soit instauré. Elles appellent Israël à
"saisir l’occasion"
offerte par cette initiative multilatérale.

Dans le même esprit, elles
"réitèrent leur ferme opposition à tout plan visant à expulser par la force la population palestinienne de sa patrie et à annexer son territoire"
, soulignant que de telles actions constitueraient une violation du droit international. Elles
"condamnent fermement le plan israélien de prise de contrôle de Gaza"
et rappellent
"l’obligation juridique d’Israël de se conformer aux nombreuses décisions de la Cour internationale de justice".

La Palestine occupée est également au cœur des préoccupations: la déclaration dénonce les
"violences commises par les colons extrémistes"
, l’extension des colonies et la légalisation d’avant-postes par le gouvernement israélien. Elle insiste sur la nécessité de préserver
"le statu quo historique des Lieux Saints de Jérusalem",
en soulignant le rôle spécifique de la Jordanie.

"Aucune forme de guerre ni de terrorisme ne mènera à une solution pour le conflit israélo-palestinien"
, affirment les deux pays. Ils appellent à
"mettre fin à l’occupation illégale"
des Territoires palestiniens et à garantir les
"droits inaliénables du peuple palestinien à l’autodétermination"
, dans le cadre de la solution des deux États, des résolutions de l’ONU et de l’initiative de paix arabe.

Cette convergence franco-indonésienne se traduit aussi par leur soutien à la Conférence internationale de haut niveau décidée par l’ONU. Cette conférence est présentée comme une occasion de tracer
"une feuille de route crédible pour la mise en œuvre de la solution des deux États"
et de favoriser
"une reconnaissance collective de l’État de Palestine",
dans une architecture régionale renouvelée.

Gaza: un blocus meurtrier et une aide humanitaire insuffisante


Israël bloque depuis le 2 mars toute aide humanitaire à Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations très limitées ont été accordées, mais elles restent largement insuffisantes pour répondre aux besoins des habitants.


Ce blocus est condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un
"effondrement total"
de l’aide humanitaire et dénoncent
"l’un des pires échecs humanitaires de notre génération"
. Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu
’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".

Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de près de 4 000 Palestiniens. Le bilan total à Gaza dépasse désormais 54 000 morts depuis le début du conflit en octobre 2023, déclenché par une attaque du Hamas. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, dont de nombreux enfants et femmes. Malgré les annonces de cessez-le-feu, les violations se poursuivent, aggravant la situation déjà critique.


La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné, le 26 janvier 2024, à Israël de prévenir tout acte de génocide à l’encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l’accès à l’aide humanitaire. Par ailleurs, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d’arrêt, notamment contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.


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