
Mercredi 10 septembre 2025, la France est frappée par une journée de blocages inédite. Sous le mot d’ordre "Bloquons tout", un mouvement protestataire né sur les réseaux sociaux appelle à mettre le pays à l’arrêt pour dénoncer les mesures d’austérité annoncées dans le budget 2026, ainsi que la crise politique et sociale qui s’en suit.
Un mouvement spontané, ancré dans la colère sociale
Né à l’été 2025, le mouvement a rapidement gagné en ampleur en s’organisant via Telegram, TikTok et d'autres plateformes sécurisées. Son mot d’ordre : paralyser le pays le 10 septembre pour protester contre le budget 2026, jugé brutal et antisocial. Celui-ci prévoit 43,8 milliards d’euros d’économies, dont la suppression de deux jours fériés (le 8 mai et le lundi de Pâques), le gel des retraites et de nouvelles coupes dans les services publics.
Une opinion publique divisée
Le soutien populaire est significatif : selon un sondage publié par La Tribune Dimanche, 46 % des Français déclarent soutenir la journée de blocage, contre 28 % d’opposants et 26 % d’indifférents. L’adhésion est forte à gauche (LFI : 73 %, écologistes : 67 %, PS : 61 %) et non négligeable au RN (58 %), tandis que les soutiens s'effondrent à droite (Renaissance-Horizons-Modem : 73 % opposés, LR : 57 %).
Premières interpellations à l’aube
Les premières actions ont démarré à l’aube. À Paris, des barrages filtrants ont été installés à plusieurs portes de la capitale, dont celle d’Italie, où les forces de l’ordre sont rapidement intervenues. La préfecture a annoncé 73 interpellations avant 08h00. À Toulouse, un rond-point a été évacué par les forces de l’ordre. Des actions similaires sont signalées à Caen, Lyon, Marseille ou Nantes, avec des occupations de carrefours, de dépôts de carburant et de gares.
Une réponse sécuritaire massive
Pour faire face, le gouvernement a mobilisé 80 000 policiers et gendarmes, appuyés par drones, blindés et hélicoptères. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a demandé aux préfets de faire preuve de la plus grande fermeté :
L’objectif est clair : empêcher que le pays ne soit paralysé comme à l’hiver 2018 lors des mobilisations des Gilets jaunes.
Une crise politique à son comble
Une colère qui dépasse les clivages
Le mouvement "Bloquons tout" reflète une révolte diffuse, citoyenne, et profondément ancrée dans la réalité sociale. Il ne parle pas au nom d’un camp, mais d’une exaspération générale. Le pays est à l’arrêt et la colère, elle, en marche.