Olivier Dussopt, ministre du Travail français. Crédit Photo: Ludovic MARIN / AFP
Un député français a présenté jeudi une proposition de loi pour créer un jour férié, le 10 mars, "en hommage aux morts du travail et de maladies professionnelles", dans un pays qui fait figure de mauvais élève en Europe.
La moyenne française est de 3,5 accidents mortels pour 100.000 personnes en 2019, contre 1,7 en moyenne dans l'UE, selon des données d'Eurostat.
"Il s'agit du prendre acte du fait que la prospérité collective et l'enrichissement de quelques uns a un coût extrêmement élevé, qui est la vie elle-même de salariés"
, a défendu en conférence de presse Aurélien Saintoul, député du groupe La France Insoumise (LFI, extrême gauche), désireux d'imposer via ce jour férié un moment de
"réflexion"
sur le travail.
L'élu avait eu un échange virulent sur la question avec le ministre du Travail Olivier Dussopt lors de l'examen à l'Assemblée du projet de réforme des retraites, le qualifiant d'
"imposteur"
et d
'"assassin"
pour avoir selon lui
"menti"
sur l'évolution du nombre de morts au travail.
Le ministre avait déclaré qu'il y avait
"650 décès par an au travail"
, qualifiant le chiffre de
"relativement stable".
Jeudi, le député a dénoncé une
"augmentation du nombre des morts au travail depuis 15 ans, et une accélération depuis 2017"
lors du premier quinquennat du président Emmanuel Macron.
La date du 10 mars proposée par le député fait écho à la catastrophe de Courrières, dans le nord de la France. En 1906, 110 kilomètres de galeries y avaient été ravagées, faisant plus d'un millier de morts, la pire catastrophe minière en Europe.
Sur le modèle du 1er mai, les salariés qui seraient contraints de travailler le 10 mars bénéficieraient d'une indemnité doublée.
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