Gaza devient un endroit "où l’enfance ne peut pas survivre", alerte une responsable de l'UNICEF

La rédaction avec
11:355/09/2025, Cuma
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Des enfants palestiniens assis sur leurs bidons font la queue pour obtenir de l'eau dans un centre de distribution caritatif du camp de réfugiés de Nuseirat, dans la bande de Gaza assiégée par Israël, le 4 septembre 2025, où l'ONU a déclaré une famine après près de deux ans de guerre.
Crédit Photo : Eyad BABA / AFP
Des enfants palestiniens assis sur leurs bidons font la queue pour obtenir de l'eau dans un centre de distribution caritatif du camp de réfugiés de Nuseirat, dans la bande de Gaza assiégée par Israël, le 4 septembre 2025, où l'ONU a déclaré une famine après près de deux ans de guerre.

La ville de Gaza, dernier refuge pour les familles déplacées du nord de l’enclave, est en train de devenir un endroit “où l’enfance ne peut pas survivre”, a alerté jeudi une haute responsable de l’UNICEF.

“C’est une ville marquée par la peur, la fuite et les funérailles”
, a déclaré Tess Ingram, responsable de la communication de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, lors d’une conférence de presse virtuelle depuis Gaza. Elle a souligné que
“l’impensable n’est pas à venir, il est déjà en cours”
, décrivant une situation d’escalade continue.

Ingram a témoigné avoir vu des enfants séparés de leurs parents dans le chaos, des mères ayant perdu leurs enfants de faim, et d’autres craignant de subir le même sort. Elle a aussi rencontré des enfants hospitalisés, grièvement blessés par des éclats d’obus. Selon elle, l’effondrement des infrastructures vitales oblige les enfants à “se battre pour leur survie”.


Sur les 92 centres nutritionnels de l’UNICEF, seuls 44 fonctionnent encore, privant ainsi des milliers d’enfants malnutris d’un soutien essentiel.
“Voilà à quoi ressemble la famine dans une zone de guerre, et c’était ainsi partout où je regardais à Gaza”
, a-t-elle affirmé.

L’UNICEF affirme avoir distribué des aliments thérapeutiques à plus de 3 000 enfants atteints de malnutrition sévère au cours des deux dernières semaines, mais ces efforts
“restent largement insuffisants”
. Ingram a rappelé que le plan de réponse humanitaire de l’organisation pour Gaza nécessite 716 millions de dollars en 2025, dont seulement 39 % ont été couverts, et à peine 17 % pour la nutrition.

Elle a insisté sur le fait que
“la souffrance des enfants dans la bande de Gaza n’a rien d’accidentel”
, mais découle de “décisions qui ont transformé Gaza en un lieu où la vie est attaquée chaque jour”. L’UNICEF appelle Israël à modifier ses règles d’engagement pour protéger les enfants conformément au droit international humanitaire et exhorte la communauté internationale à intervenir.

“Si ce n’est pas maintenant, quand ?”
, a-t-elle demandé, concluant que
“le prix de l’inaction sera compté en enfants enterrés sous les décombres, morts de faim ou réduits au silence avant même d’avoir pu parler”.

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