
Israël envisage d’imposer de nouvelles restrictions aux déplacements des principaux dirigeants de l’Autorité palestinienne (AP), en réaction à la récente vague de reconnaissances internationales de l’État de Palestine, a rapporté jeudi Army Radio.
Selon la radio, de hauts responsables sécuritaires ont recommandé au Premier ministre Benjamin Netanyahu d’adopter des sanctions personnelles contre des figures de premier plan de l’AP, dont le président Mahmoud Abbas, son adjoint Hussein al-Sheikh et d’autres responsables. Les mesures envisagées viseraient à limiter leurs déplacements en Palestine occupée ainsi qu’au point de passage Allenby/Roi Hussein avec la Jordanie.
Parallèlement, des mesures économiques touchant les réseaux financiers et commerciaux de ces responsables sont également à l’étude. Toutefois, les autorités de défense israéliennes écartent pour l’instant toute sanction visant directement la population palestinienne, comme la restriction des routes en Palestine occupée, l’affaiblissement du système bancaire de l’AP ou l’annulation massive de permis de travail pour les Palestiniens en Israël.
Cette initiative intervient alors que Mahmoud Abbas doit prononcer un discours jeudi à l’Assemblée générale de l’ONU. Des responsables militaires justifient ces mesures comme “nécessaires”, jugeant “inacceptable” que l’AP mène une campagne diplomatique contre Israël tout en bénéficiant d’avantages offerts par celui-ci.
Le gouvernement palestinien n’a pas encore réagi. Netanyahu a précisé en début de semaine qu’il annoncerait la réponse officielle d’Israël à la reconnaissance de la Palestine après son retour de Washington, où il doit rencontrer lundi le président américain Donald Trump.
Depuis dimanche, 11 pays supplémentaires, dont le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, le Portugal, la Belgique et la France, ont reconnu l’État de Palestine, portant à 159 le nombre total d’États membres de l’ONU ayant franchi le pas.