
Le visage marqué par la douleur, Najia al-Najjar tient dans ses bras son fils de quatre mois, Yousef. L’enfant ne pèse que 1,5 kg, soit un quart du poids normal pour un nourrisson de son âge. En cause: une malnutrition extrême résultant du blocus imposé par Israël sur la bande de Gaza.
L’UNRWA estime que des centaines de milliers de Palestiniens ne mangent qu’un repas tous les deux ou trois jours. Najia explique que son bébé vomit systématiquement le lait maternel qu’il tente d’absorber. Depuis sa naissance, il n’a gagné que 300 grammes. Le lait thérapeutique nécessaire à sa survie est introuvable, et tout espoir d’évacuation médicale est anéanti par la fermeture des frontières.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, 90 % des femmes enceintes ou allaitantes de Gaza sont en état de sous-nutrition sévère.
Le directeur des hôpitaux de campagne de Gaza, Marwan Al-Hams, rapporte que le système de santé est au bord de l’effondrement, les centres médicaux ayant été détruits ou évacués. Des milliers de femmes enceintes et d’enfants sont désormais privés de soins essentiels.
Depuis octobre 2023, au moins 57 personnes sont mortes de faim à Gaza, selon les autorités locales. Le bilan des morts dans la bande s’élève désormais à plus de 52 600 Palestiniens, en grande majorité des femmes et des enfants.
La Cour pénale internationale a émis en novembre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Israël fait également l’objet d’une plainte pour génocide devant la Cour internationale de justice.