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Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue allemand après une réunion entre les ministres français et allemand des Affaires étrangères au Quai d'Orsay, ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères, à Paris, le 18 juillet 2025.
Le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères a fermement condamné ce mercredi l’extension de l’offensive israélienne dans le centre de la bande de Gaza, qualifiant la situation d’"aggravation" dramatique de la crise humanitaire.
Par voie de communiqué, le Quai d'Orsay a déclaré que les ordres d’évacuation imposés par Israël ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers de personnes vers Deir el-Balah, tout en perturbant le travail des agences onusiennes et des ONG internationales. La France estime que cette nouvelle opération
"accélère la dégradation de la situation humanitaire, marquée par la malnutrition et le risque de famine"
, soulignant que cette situation est
"le résultat du blocus imposé par Israël"
.
Le ministère a également condamné
"avec la plus grande fermeté"
les tirs israéliens visant des Palestiniens cherchant à obtenir de l’aide humanitaire, des tirs qui, selon l’ONU, auraient tué plus de mille personnes au cours des deux derniers mois.
La France appelle Israël à se conformer aux mesures conservatoires prononcées par la Cour internationale de Justice et à respecter ses obligations en matière de droit international humanitaire. Elle demande la levée immédiate de toutes les restrictions à l’entrée de l’aide à Gaza, afin de permettre son
"acheminement immédiat, massif et sans entrave"
.
Paris dénonce également les pressions exercées sur les agences onusiennes, et en particulier la révocation du visa du directeur du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU dans les Territoires palestiniens.
Le ministère
cette décision et appelle les autorités israéliennes à permettre leur fonctionnement normal.
Enfin, la France renouvelle sa demande d’un accès pour
"la presse libre et indépendante"
, afin qu’elle puisse
"montrer et documenter ce qu’il s’y passe"
.
Ce communiqué intervient alors que les critiques internationales à l’encontre de l’armée israélienne se multiplient, sur fond de bilans civils toujours plus lourds et d’entraves croissantes à l’aide humanitaire.
Contexte juridique et humanitaire
Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré ce mardi que Gaza est confrontée à
"une mort et une destruction sans précédent",
que
"la malnutrition est en forte hausse" a
lors que le système d'aide est sur le point de s'effondrer.
Depuis octobre 2023, plus de 58.700 Palestiniens ont été tués à Gaza, selon les autorités sanitaires locales, dont une majorité d’enfants et de femmes. Les frappes aériennes massives, les destructions d’infrastructures civiles et le siège imposé par Israël ont conduit à une situation humanitaire désastreuse : famine généralisée, effondrement du système de santé, accès bloqué pour l’aide humanitaire.
La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide et de permettre l’accès à l’aide humanitaire. La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, en juillet, les mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre, notamment d’avoir utilisé la famine comme méthode de guerre.
Ce lundi, la Société des journalistes (SDJ) de l’AFP a alerté sur la situation dramatique de ses correspondants sur place :
"ils risquent de mourir de faim"
, faute d’accès à la nourriture et aux soins, rappelant ainsi la gravité des conditions dans lesquelles travaillent les journalistes à Gaza, alors que plus deux cents journalistes ont été tués par les forces israéliennes au cours des 21 derniers mois.
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