La Syrie rejoint la coalition contre Daech : un tournant diplomatique salué par plusieurs capitales

La rédaction avec
14:0814/11/2025, vendredi
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Le président Donald J. Trump et le président syrien Ahmad Al-Sharaa rencontrent le président Donald J. Trump sous les acclamations de ses partisans devant la Maison Blanche à Washington, DC, le 10 novembre 2025.
Crédit Photo : Andrew Thomas / NurPhoto / AFP
Le président Donald J. Trump et le président syrien Ahmad Al-Sharaa rencontrent le président Donald J. Trump sous les acclamations de ses partisans devant la Maison Blanche à Washington, DC, le 10 novembre 2025.

La décision de la Syrie de rejoindre la coalition mondiale contre Daech constitue un tournant majeur dans la dynamique géopolitique régionale, salué immédiatement par plusieurs partenaires internationaux, dont la Türkiye, les États-Unis et la France.

Dans une interview accordée à Fox News, le président syrien Ahmad al-Charaa a rappelé que son pays avait
"mené de nombreuses batailles contre Daech au cours des dix dernières années"
, soulignant le lourd tribut humain payé par les Syriens.

Il a également jugé que la présence militaire américaine en Syrie restait "légitime", à condition d’être désormais coordonnée avec les autorités syriennes, insistant sur la nécessité d’un "accord" pour définir une stratégie commune contre le groupe terroriste.


Ankara salue l’initiative syrienne


Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a qualifié cette adhésion de pas important, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien Badr Abdel-Aty à Ankara.


Il a insisté sur l’importance d’une coopération tripartite entre Washington, Damas et Ankara, notamment pour garantir l’unité et la souveraineté de la Syrie.


Fidan a également souligné le retour progressif de la Syrie sur la scène régionale et internationale et l’importance de la visite du président syrien à Washington pour renforcer l’implication directe de Damas dans la lutte antiterroriste.


Washington parle d’un "tournant historique"


L’envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, a décrit l’engagement du président al-Charaa comme un
"tournant historique"
, estimant que la Syrie passait
"du statut de menace à celui de partenaire"
dans la lutte contre le terrorisme.

La commission des Affaires étrangères du Sénat a, elle aussi, salué la perspective d’une Syrie "stable et prospère", laissant entrevoir un possible assouplissement des sanctions du Caesar Act.


Les autorités américaines affirment par ailleurs suivre de près les efforts de Damas pour éliminer les armes chimiques héritées de l’ancien régime ainsi que les réseaux de trafic de drogues comme le Captagon et la méthamphétamine.


Selon elles, la poursuite des réformes actuelles pourrait favoriser le retour de la confiance politique et économique internationale.


Paris insiste sur l’enjeu sécuritaire


La France a également applaudi la signature par les autorités syriennes de transition d’une déclaration de coopération avec la coalition internationale.


Dans un communiqué publié jeudi, le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères s’est félicité du lancement d’une "coopération essentielle" avec Damas.


En ce jour de commémoration des attentats du 13 novembre, Paris rappelle que ces attaques avaient été préparées depuis la Syrie, soulignant que la lutte commune contre Daech demeure un impératif de sécurité nationale et de stabilité régionale.


Londres déjà favorable


Le Royaume-Uni avait anticipé ce rapprochement, comme le montre la décision récente de retirer Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de sa liste des organisations terroristes.


Dans une déclaration conjointe des ministères des Affaires étrangères et de l’Intérieur, Londres affirme que cette mesure fait suite
"aux changements majeurs survenus en Syrie depuis la chute du régime de Bachar al-Assad"
et vise à encourager le nouveau gouvernement à renforcer son implication contre Daech, afin de
"réduire la menace pesant sur le Royaume-Uni"

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