Les enfants tués à Gaza par Israël: une “vengeance incontrôlée”, selon Haaretz

La rédaction avec
17:518/05/2025, jeudi
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Des Palestiniens examinent les abris détruits dans une école de l'UNRWA accueillant des personnes déplacées, à la suite d'une attaque israélienne dans le camp de réfugiés de Bureij, au centre de la bande de Gaza, le 7 mai 2025.
Crédit Photo : EYAD BABA / AFP
Des Palestiniens examinent les abris détruits dans une école de l'UNRWA accueillant des personnes déplacées, à la suite d'une attaque israélienne dans le camp de réfugiés de Bureij, au centre de la bande de Gaza, le 7 mai 2025.

Dans un éditorial percutant publié jeudi, le journal israélien Haaretz a affirmé que la guerre menée par Israël contre la bande de Gaza s’est transformée en une “vengeance implacable”, réagissant aux images bouleversantes d’enfants palestiniens tués lors de frappes israéliennes.

Le journal critique la banalisation croissante des images choquantes qui circulent sur les réseaux sociaux israéliens: des corps d’enfants à Gaza, des parents portant leurs enfants blessés, ou encore des familles endeuillées.


“On peut continuer à ignorer le nombre de Palestiniens tués dans la bande de Gaza, à remettre en question la véracité des chiffres, à recourir à tous les mécanismes de déni et de justification. Mais rien de tout cela ne changera cette réalité amère: Israël les a tués. Ce sont nos mains qui l’ont fait”
, écrit le journal.

“Ce sont des images que nous refusons de voir pour ne pas affronter ce que nous avons causé. ‘Ils l’ont bien cherché’, nous répétons pour justifier une guerre qui, depuis longtemps, est devenue un accès incontrôlé de vengeance”
, poursuit Haaretz.

L’éditorial cite notamment une frappe aérienne israélienne mardi dernier sur une école servant d’abri pour déplacés dans le camp de réfugiés de Bureij, au centre de Gaza. Cette attaque a tué 32 Palestiniens, dont neuf enfants et quatre femmes.


“Les Israéliens peuvent continuer à détourner les yeux des images documentant les tueries à Gaza. Les médias peuvent continuer à faillir à leur devoir en évitant de confronter le public à ce qui est fait en son nom, et avec le concours de ses enfants”
, déplore encore le journal.

Depuis le début de la guerre, la majorité des médias israéliens ont évité de publier des images montrant les femmes et enfants palestiniens tués, préférant se concentrer sur les destructions matérielles ou les bombardements menés par Tsahal.

Mais pour accompagner cet éditorial, Haaretz a publié la photo d’une jeune fille palestinienne blessée lors de la frappe sur l’école.


“Nous ne voulons pas voir cette enfant. Car si nous la voyons, nous éprouverons de la culpabilité. Et nous refusons de nous sentir coupables, car c’est le 7 octobre qui nous est arrivé, à nous, pas à eux. Nous ne voulons pas abandonner ce sentiment, même si cela signifie tuer des milliers d’enfants en son nom.”

“Nous ne devons plus détourner le regard. Il faut se réveiller et crier haut et fort: Arrêtez la guerre.”

Depuis le 7 octobre 2023, l’offensive militaire israélienne sur Gaza a causé la mort de près de 52 800 personnes, en grande majorité des femmes et des enfants.


En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza. Parallèlement, Israël est poursuivi pour génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ) dans le cadre de cette guerre contre l’enclave palestinienne.


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