L’OMS avertit que les besoins sanitaires restent “immenses” malgré un cessez-le-feu fragile

La rédaction avec
16:3621/11/2025, Cuma
AA
Des Palestiniens déblayent les décombres d'un bâtiment endommagé appartenant au ministère des Affaires religieuses, qui abritait des personnes déplacées dans le quartier de Zeitoun à Gaza, le 20 novembre 2025, au lendemain d'une attaque de l'armée israélienne.
Crédit Photo : OMAR AL-QATTAA / AFP
Des Palestiniens déblayent les décombres d'un bâtiment endommagé appartenant au ministère des Affaires religieuses, qui abritait des personnes déplacées dans le quartier de Zeitoun à Gaza, le 20 novembre 2025, au lendemain d'une attaque de l'armée israélienne.

À Gaza, les besoins médicaux restent largement supérieurs aux services disponibles malgré un cessez-le-feu fragile, a alerté vendredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Richard Peeperkorn, représentant de l’OMS dans le territoire palestinien occupé, a déclaré à Genève que
"les besoins demeurent immenses par rapport aux capacités médicales actuelles"
.

Il a précisé que seuls la moitié des 36 hôpitaux de Gaza fonctionnent partiellement. Parmi les 194 centres de soins primaires, seuls 82, soit environ 41 %, sont opérationnels, ainsi que 10 hôpitaux de campagne.


Selon lui, sept hôpitaux se trouvent au-delà de la ligne du cessez-le-feu: deux à Khan Younès, deux dans le nord de Gaza et trois à Rafah. Deux d’entre eux, Beit Hanoun et Kuwait Specialized Hospital, ont été détruits, tandis que les cinq autres restent inaccessibles, situés au-delà de la "ligne jaune".


Depuis la pause dans les combats, 26 points de service ont rouvert et huit nouveaux centres ont été créés. L’OMS répare également des unités essentielles, notamment les services de soins intensifs pédiatriques et néonatals de l’hôpital Rantisi, dans le cadre d’un effort pour renforcer les soins destinés aux nouveau-nés.


Cependant, le nord de Gaza manque toujours cruellement de services.


"Il n’y a aucun hôpital fonctionnel dans le nord, où vivent au moins 20 000 personnes"
, a indiqué le porte-parole. Il a ajouté que des équipes de l’OMS s’étaient de nouveau vu refuser l’accès vendredi alors qu’elles tentaient d’atteindre l’hôpital Kamal Adwan pour y installer un nouveau centre de soins primaires.

À l’hôpital Al-Shifa, l’OMS est en train d’installer une unité de dessalement pour soutenir l’unique service d’hémodialyse du territoire. Ce service traite actuellement 165 patients à l’aide de 32 machines, dont quatre sont hors service, tandis que la demande pourrait atteindre 300 patients.


Les restrictions d’accès continuent également d’affecter les soins au sein de l’hôpital européen de Gaza, où l’OMS ne parvient pas à récupérer et redistribuer du matériel cardiaque urgent.


Peeperkorn a néanmoins mis en avant certains progrès dans la prise en charge de la malnutrition. L’OMS a contribué à remettre en service l’hôpital Al-Kheir à Khan Younès et à ouvrir un nouveau centre de stabilisation de 20 lits.


« Depuis janvier 2025, 825 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère ont été admis dans les centres de stabilisation, sans aucun décès signalé depuis la mi-octobre », a-t-il indiqué.


Concernant les pénuries médicales, il a précisé que, selon le ministère de la Santé, 343 des 622 médicaments essentiels, soit 55 %, sont en rupture totale. Il a lancé un appel urgent à l’ouverture de tous les points de passage et de toutes les routes. Depuis le cessez-le-feu, l’OMS a acheminé 2 050 palettes de matériel, mais leur distribution interne reste entravée par les barrages routiers et les conditions de sécurité.


Une campagne de vaccination de 11 jours a permis d’immuniser plus de 13 700 enfants. Le dépistage effectué lors de cette campagne a identifié 508 enfants souffrant de malnutrition aiguë.


Peeperkorn a également appelé à accélérer les évacuations médicales : plus de 16 500 patients ont toujours besoin d’être évacués hors de la bande de Gaza. Il a demandé un soutien international accru ainsi que l’ouverture de couloirs d’évacuation, en particulier vers la Cisjordanie.


A lire également:





#Gaza
#health needs
#WHO