L'Union européenne a sommé lundi les dirigeants de la Serbie et du Kosovo de venir à Bruxelles "sans conditions" pour participer à des discussions destinées à apaiser les tensions actuelles dans le Nord du Kosovo.
Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, n'a pour l'instant reçu aucune réponse à l'invitation faite au président serbe Aleksandar Vučić et au Premier ministre du Kosovo Albin Kurti de se rencontrer à Bruxelles cette semaine, a annoncé lundi son porte-parole Peter Stano.
Nous attendons qu'elles se montrent raisonnables, viennent à Bruxelles et fassent les efforts nécessaires pour désamorcer la situation.
La tentative de médiation de Bruxelles intervient alors que les tensions se sont ravivées à la suite de la détention de trois policiers kosovars par la Serbie.
Les tensions entre Pristina et Belgrade ont atteint un nouveau pic suite à des semaines de conflits, au cours desquelles 30 soldats de la force de l'Otan au Kosovo, la Kfor, ont été blessés lors de heurts avec des manifestants serbes.
Quelques semaines plus tard, Belgrade a annoncé l'arrestation de trois policiers kosovars sur le territoire serbe. Cependant, Pristina a affirmé que la patrouille frontalière avait été enlevée sur le territoire kosovar.
Le Premier ministre kosovar, Albin Kurti, a appelé les responsables internationaux à exercer une pression sur Belgrade et a demandé la libération des policiers.
La détention des officiers de police du Kosovo est le dernier épisode en date des semaines de tension entre les deux parties après les élections contestées dans le Nord du Kosovo à majorité serbe.
Fin mai, 30 soldats de la Kfor, la force de l'Otan, ont été blessés lors d'émeutes organisées par des Serbes de souche dans le nord du Kosovo. L'UE a alors menacé Pristina de conséquences politiques, telles que la suspension des visites de haut niveau et de la coopération financière, si le gouvernement maintenait la décision d'installer des maires d'origine albanaise dans quatre villes du nord après des élections locales largement boycottées par les Serbes.
Les tensions entre le Kosovo et la Serbie persistent depuis la guerre de meurtrière entre forces serbes et rebelles indépendantistes albanais qui a entraîné l'intervention de l'Otan contre Belgrade.
Le Kosovo a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, mais Belgrade a refusé de la reconnaître. Les Serbes du Kosovo restent largement fidèles à Belgrade, en particulier dans le nord, où ils sont majoritaires et rejettent toutes les mesures prises par Pristina pour consolider son contrôle sur la région.
La Serbie considère le Kosovo comme sa patrie spirituelle et historique, théâtre de batailles cruciales au cours des siècles. Le Kosovo abrite certains des monastères les plus vénérés de l'Église orthodoxe serbe.