Massacres du 8 mai 1945 en Algérie: des parlementaires français exigent la reconnaissance officielle de la France

10:539/05/2024, jeudi
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La député française Sabrina Sebaihi
Crédit Photo : Média X / Archive
La député française Sabrina Sebaihi

Des parlementaires français viennent de lancer une action pour obtenir la reconnaissance, par la France officielle, des massacres commis par l'armée coloniale française en Algérie le 8 mai 1945.

Quatre députés de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) ont annoncé, ce mercredi, à l'occasion de la commémoration du 79e anniversaire de cette tragédie qui a coûté la vie à 45 000 Algériens, la création d'un groupe de travail à cet effet.


Il s'agit de Sabrina Sebaihi, Elsa Faucillon, Fatiha Keloua Hachi et Danielle Simonnet.


Selon eux, l'objectif de ce groupe est de
"faire reconnaître officiellement les massacres du 8 mai commis en Algérie, soit le jour de la capitulation de l'Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale".

Sabrina Sebaihi, rappelons-le, était à l'origine de la résolution condamnant les massacres du 17 octobre 1961, adoptée en mars dernier par l'Assemblée nationale française.


Dans une déclaration rendue publique, les initiateurs demandent également de
"permettre aux historiens d'accéder aux archives sur ces massacres
" et de
"l'intégration de ces événements dans les programmes d'histoire afin d'en faciliter la transmission en respect de notre devoir de mémoire".

"Le 8 mai 1945, alors que le peuple français fêtait l'armistice, la paix retrouvée et la victoire sur le nazisme, commençait en Algérie, à Sétif, mais aussi à Guelma et Kherrata (centre-est d'Alger, ndlr), des répressions sanglantes de manifestations nationalistes, indépendantistes et anticolonialistes"
, ont rappelé les quatre députés de la gauche française.

La déclaration ajoute également que
"l'armée française et de nombreuses milices coloniales composées de civils européens ont fait régner la terreur pour rétablir l'ordre colonial et défendre l'Algérie française".

Le même document rappelle aussi que
"les chiffres du gouvernement algérien concernant ces massacres font état de 45 000 morts et les travaux des historiens attestent d'un bilan d'au moins des dizaines de milliers de victimes arrêtées, torturées et exécutées sommairement".

Sabrina Sebaihi et ses collègues ont expliqué:


Seul un ambassadeur français a qualifié ces massacres de 'tragédie inexcusable' (Hubert Colin de Verdière en 2005, ndlr). Il est grand temps d'aller plus loin.

Ce groupe de travail mis en place, a-t-on lu dans la même déclaration,
"s'engage à organiser des auditions, des colloques et des déplacements sur les lieux des massacres en Algérie et exprime l'ambition de porter début 2025 une proposition de loi commune pour la reconnaissance de l'Autre 8 mai 1945".

"Le 8 mai 1945, l'Allemagne nazie capitulait. Aujourd'hui, alors que la guerre est de retour aux portes de l'Europe, la lutte contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et toutes les formes de haine doit être notre boussole, au service de la paix entre les peuples",
a précisé Sabrina Sebaihi sur X.

Dans un message à la veille de la commémoration de cet événement tragique, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait affirmé que
"le dossier de la mémoire de la colonisation française en Algérie est imprescriptible".

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