ONU: "Le réservoir du système humanitaire est presque à sec"

La rédaction avec
12:0310/12/2025, Çarşamba
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Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, observe pendant une conférence de presse à la COP30, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, à Belém, dans l'État du Pará, au Brésil, le 20 novembre 2025.
Crédit Photo : PABLO PORCIUNCULA / AFP
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, observe pendant une conférence de presse à la COP30, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, à Belém, dans l'État du Pará, au Brésil, le 20 novembre 2025.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a averti mardi que le système humanitaire mondial atteint un point de rupture, alors que les ressources du Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) sont au plus bas depuis dix ans.

"Nous traversons une période extrêmement difficile"
, a-t-il déclaré lors de la réunion des donateurs pour 2026, rappelant que les besoins explosent alors que les crises se multiplient.

Selon lui,
"le moteur de l’aide humanitaire tourne presque à vide"
», mettant en danger des millions de vies.

Guterres a rappelé que le CERF est l’outil d’intervention rapide de l’ONU: depuis 2006, il a permis de déployer près de 10 milliards de dollars d’aide dans plus de 100 pays, en lien avec les agences onusiennes et leurs partenaires.

Son efficacité, a-t-il souligné, repose sur sa rapidité, sa souplesse et sa capacité à agir avant que d’autres financements n’arrivent.


Mais il a prévenu que le système traverse aujourd’hui
"son plus grand test"
, les contributions des donateurs ayant chuté de manière inédite.

Les financements attendus pour 2025 devraient être les plus faibles depuis 2015, une situation qui menace directement la capacité d’intervention et entraîne
"des morts évitables, la faim et l’effondrement de services essentiels".

"On nous demande de faire plus avec toujours moins, et cela n’est plus tenable"
, a insisté Guterres, appelant les États à respecter l’objectif fixé par l’Assemblée générale: 1 milliard de dollars pour le CERF, avec des contributions stables et prévisibles.

Le responsable humanitaire de l’ONU, Tom Fletcher, a lui aussi sonné l’alarme, évoquant des
"coupes budgétaires brutales"
qui forcent le système à faire
"un triage impitoyable"
entre les besoins vitaux. Il a défendu l’idée d’une "réinitialisation humanitaire" visant à être plus efficaces, plus proches des populations et plus transparents sur les choix difficiles.

Au cœur de cette nouvelle approche, a-t-il affirmé, se trouve le CERF, dont les ressources prévues sont au plus bas depuis dix ans. Fletcher a annoncé une allocation de 100 millions de dollars pour les crises les plus négligées, précisant que cette enveloppe représente près d’un quart des revenus anticipés pour 2025.


Il a aussi souligné l’importance d’un engagement local renforcé et de réponses centrées sur les femmes et les filles, parmi les plus vulnérables.


Alors que le fonds célèbre 20 ans d’existence et près de 10 milliards de dollars distribués, Fletcher a appelé les États à tenir leur promesse.

L’objectif d’un milliard de dollars n’est
"pas symbolique mais vital"
, a-t-il insisté, déplorant que la tendance actuelle s’éloigne dangereusement de cette ambition.

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