
Les efforts humanitaires à Gaza sont gravement compromis par l’intensification des opérations militaires israéliennes, a alerté l’ONU ce jeudi. Plus de 423 000 Palestiniens se retrouvent une nouvelle fois déplacés, sans aucun refuge sûr.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dénonce de fortes restrictions de mouvement à l’intérieur de Gaza, qui, ajoutées aux offensives militaires et aux attaques, compromettent la sécurité du personnel humanitaire et de leurs installations, selon le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Il a précisé que des frappes récentes ont touché des habitations, affectant particulièrement les sites d’hébergement de personnes déplacées, notamment à Rafah et dans l’est de la ville de Gaza. Mardi, les partenaires humanitaires estimaient que plus de 423 000 personnes avaient été déplacées une nouvelle fois, sans destination sécurisée.
Dujarric a également souligné la pénurie généralisée de produits de première nécessité et l’augmentation des attaques contre les convois humanitaires, ainsi que des actes de pillage. Il a précisé que les équipes sur le terrain ne parviennent pas à accéder aux dernières réserves de carburant, situées dans des zones nécessitant une coordination avec les autorités israéliennes. Huit tentatives de récupération sur neuf ont été refusées depuis la mi-avril.
Il a aussi attiré l’attention sur la situation dramatique des enfants de Gaza, qui représentent la moitié de la population. Selon les partenaires chargés de la protection de l’enfance, ceux-ci subissent des traumatismes graves, exposés à une violence constante et à l’abandon.
En Palestine occupée, ce jeudi marque le 100e jour d’opérations militaires israéliennes dans le nord de la région, entraînant morts, blessés, destructions et déplacements. Environ 40 000 Palestiniens y sont toujours déplacés et ne peuvent regagner leur domicile.
Depuis le 2 mars, Israël a fermé les points de passage vers Gaza, bloquant l’entrée de biens essentiels malgré les nombreux avertissements sur le risque de famine dans cette enclave ravagée par la guerre.
L’armée israélienne a relancé son offensive le 18 mars 2025, rompant un accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers conclu le 19 janvier avec le Hamas. Depuis octobre 2023, plus de 52 400 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, ont été tués dans ce que l’ONU qualifie de guerre génocidaire.