
Mardi, Israël a mené une frappe aérienne à Doha, la capitale du Qatar, visant la délégation de négociation du Hamas. L’opération, qualifiée d’"échec" par le mouvement palestinien, a néanmoins attiré l’attention sur deux de ses principaux responsables, Khalil al-Hayya et Zaher Jabarin.
Un peu plus tôt, le Hamas avait affirmé qu’Israël avait tenté, sans succès, d’assassiner son équipe de négociation chargée des discussions sur un cessez-le-feu à Gaza. Le bombardement a causé la mort de plusieurs personnes, dont Hammam al-Hayya, fils du chef du Hamas à Gaza Khalil al-Hayya, son directeur de cabinet Jihad Lubad, trois assistants, ainsi qu’un officier de sécurité qatari, Badr al-Dosari.
Khalil al-Hayya : un dirigeant central
Khalil al-Hayya figure parmi les personnalités majeures du Hamas. Il appartient au conseil de direction restreint de cinq membres qui assure la conduite du mouvement depuis la mort de Yahya Sinwar, ancien chef du Hamas à Gaza dont il fut l’adjoint.
Il joue un rôle clé dans les négociations sur le cessez-le-feu et la libération des otages, tout en supervisant une large part des affaires politiques et étrangères du mouvement.
Sa visibilité s’est accrue à la suite des assassinats ciblés par Israël de plusieurs hauts responsables du Hamas, dont Sinwar, Ismaïl Haniyeh et Saleh al-Arouri, faisant de lui un successeur pressenti à la tête de l’organisation.
Il avait auparavant dirigé le Bureau des relations arabes et islamiques du Hamas lors des élections internes de 2021.
Né en 1960, il est titulaire d’un doctorat en hadith et traditions prophétiques obtenu à l’Université du Saint Coran au Soudan en 1997. Député du Conseil législatif palestinien élu à Gaza en 2006, il a payé un lourd tribut familial : en 2007, huit proches, dont plusieurs frères et leurs enfants, ont été tués lors d’une frappe israélienne. En 2008, son fils Hamza, commandant des Brigades al-Qassam, est tombé lors d’affrontements avec l’armée israélienne. Depuis octobre 2023, d’autres membres de sa famille ont également péri dans le conflit.
Zaher Jabarin: l’ancien prisonnier devenu cadre
Originaire de Salfit, en Palestine occupée, Zaher Jabarin est considéré comme l’un des fondateurs des Brigades al-Qassam dans ce territoire, où il a contribué à structurer la branche militaire du Hamas.
Arrêté en 1993 pendant la Première Intifada, il a été condamné à la prison à vie par Israël, qui l’accusait de plusieurs opérations militaires dans les années 1990. Il a été libéré en 2011 dans le cadre d’un échange de prisonniers puis expulsé hors de la Palestine.
Selon le Hamas, la frappe de mardi est intervenue alors qu’une réunion était consacrée à la dernière proposition de cessez-le-feu présentée par le président américain Donald Trump. Ce dernier avait confirmé, deux jours plus tôt, avoir soumis une nouvelle initiative pour mettre fin à la guerre à Gaza. Le mouvement a indiqué avoir reçu les idées transmises par Washington via des médiateurs et affirmé accueillir favorablement toute initiative visant à clore un conflit qui dure depuis près de deux ans.