Ramadan et football : la FFF maintient son refus des pauses pour le jeûne

17:145/03/2025, mercredi
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Logos de la Fédération française de football (FFF) lors d'une conférence de presse, à Paris, le 3 juin 2024.
Crédit Photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Logos de la Fédération française de football (FFF) lors d'une conférence de presse, à Paris, le 3 juin 2024.

A l'occasion du ramadan 2025, la FFF réaffirme son refus d'autoriser des pauses pour la rupture du jeûne pendant les matchs, alimentant le débat sur la diversité religieuse et la laïcité dans le sport français.

Le Ramadan a débuté le 1ᵉʳ mars 2025 en France, marquant un mois de jeûne pour des millions de musulmans, y compris de nombreux footballeurs professionnels et amateurs.


La Fédération française de football (FFF) a cependant réaffirmé son refus d'instaurer des pauses permettant aux joueurs musulmans de rompre leur jeûne pendant les rencontres officielles. Contrairement à d'autres fédérations européennes, notamment en Belgique, en Angleterre, en Allemagne et aux Pays-Bas, qui ont adopté cette mesure, la FFF maintient une ligne stricte au nom de la
"neutralité".

D'après Le Parisien, la FFF justifie sa position en se référant à son article 1.1 ainsi qu'à son code d'éthique et de déontologie. Selon l'instance dirigeante, une pause en raison d'une pratique religieuse pourrait être interprétée comme une forme de
"prosélytisme"
, ce qui irait à l'encontre du principe de neutralité du sport en France.

Dans une publication sur X, le Collectif Contre l'Islamophobie en Europe (CCIE) rappelle que l'an dernier, Éric Borghini, président de la Commission fédérale des arbitres, avait déjà soutenu cette décision en déclarant:
"Il y a un moment pour pratiquer le sport et un moment pour vivre sa religion"
, une déclaration qui avait suscité de vifs débats dans le monde sportif.

Si la FFF choisit cette année de ne pas communiquer sur le sujet, ce silence ne fait qu'alimenter la polémique, notamment sur la gestion de la diversité religieuse dans le football français, selon le CCIE.

Une gestion controversée de la diversité religieuse


Cette décision intervient dans un contexte de tensions autour de la question de la laïcité et des signes religieux dans le sport. En février, le Sénat a adopté une proposition de loi interdisant le port de signes religieux dans les compétitions sportives et les piscines municipales.


Le sénateur Akli Mellouli a vivement critiqué ce texte, le qualifiant de
"xénophobe et raciste"
, estimant qu'il cible principalement les femmes musulmanes portant le voile.

"On prétend vouloir les émanciper, mais on les empêche d'accéder aux espaces de socialisation et d'émancipation",
a-t-il dénoncé.

Plus largement, cette loi s'inscrit dans un climat tendu entre l'État et les institutions musulmanes, avec des restrictions visant certains projets, comme l'agrandissement d'une mosquée à Nanterre, bloqué par la préfecture.


Le refus de la FFF d'instaurer une pause pour la rupture du jeûne et la nouvelle loi sur les signes religieux dans le sport nourrissent des accusations d'islamophobie institutionnelle. Plusieurs acteurs associatifs et politiques dénoncent une instrumentalisation du principe de laïcité pour justifier une forme de discrimination ciblée.


Alors que l'Assemblée nationale doit encore examiner la proposition de loi, ces décisions risquent d'alimenter de nouvelles tensions sur la place de l'Islam dans l'espace public en France.


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